
Narbo Martius, nom antique de la ville de Narbonne, a été fondée en l'an 118 av J-C. Devenue l'une des villes les plus importantes de Gaule, vers l'an II ap J-C, elle est surnommée la fille de Rome par ses affinités avec la capitale romaine. Le documentaire de Marc Azéma, nous raconte son histoire.
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Nous la connaissons aujourd'hui sous le nom de Narbonne. La ville principale du département de l'Aude fut autrefois, une cité antique de grande importance.
Narbo Martius, nom antique de la ville de Narbonne, était la capitale de l'immense province de la Narbonnaise. Son nom fait référence à l'eau (Narbo), ainsi qu'au dieu de la guerre et de l'agriculture (Martius). La cité a été fondée par Rome, en l'an 118 avant J-C.

Devenue l'une des villes les plus importantes de Gaule, vers le IIème siècle après J-C, elle est surnommée "la fille de Rome" par ses affinités avec la capitale romaine.
Narbo Martius, a été un peu oubliée de nos livres d’Histoire. Et pour cause ! La plupart de ses vestiges ne sont pas visibles, contrairement aux villes de Nîmes ou d’Arles. Pourtant, elle fut la première capitale en Gaule.
Aujourd'hui, les archéologues et la création du musée dédié, "Narbo Via", s'apprêtent à lui rendre ses lettres de noblesse. Un travail de longue haleine et une belle concrétisation.

Pour la première fois à la télévision, le documentaire nous révèle l'une des plus importantes cités de l’empire romain, qui fut aussi, le second port de l’Antiquité, après celui de Rome.
Depuis 25 ans, les archéologues multiplient les découvertes extraordinaires et inédites. Elles nous dévoilent tant de richesses : embarcadères, canal monumentaux, épave de navire, maisons romaines et fresques d’époque, Capitole, villa impériale, etc.

Grâce aux restitutions 3D et à travers les yeux d’une jeune romaine, le réalisateur Marc Azéma, nous fait découvrir cette capitale latine du IIème siècle après J-C.
Un voyage extraordinaire et inédit dans le monde Antique, avec la voix de l’artiste narbonnaise, Olivia Ruiz.
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Narbo Martius, la fille de Rome
Un film de Marc Azéma
Une coproduction France THM Productions – Passé Simple – France Télévisions. Avec la participation d’Histoire TV
Diffusion sur France 3 Occitanie, le lundi 14 décembre 2020, à 23 heures.

NARBO VIA, musée de la latinité et pôle culturel hors du commun
Aujourd'hui, le grand musée de la latinité, Narbo Via, s'apprête à ouvrir ses portes. Sa mission ? Redonner vie à Narbo Martius et à un passé antique oublié. Des richesses considérables, une accumulation de plusieurs années de recherches et de découvertes, seront enfin, exposées au grand jour.
Implanté à Narbonne, son nom "Narbo Via" fait référence à Narbo Martius et à la Via Domitia, voie romaine reliant l'Italie à L'Espagne.
Une référence nationale en matière de recherche archéologique et d'histoire antique, mais aussi un joyau régional en matière de patrimoine archéologique et Méditerranéen.
Son ouverture, prévue initialement en décembre 2020, est retardée en raison de la crise sanitaire. Un évènement probablement reporté, dans le courant du 1er trimestre 2021...

Marc Azéma, archéologue, auteur et réalisateur du film
Marc Azéma réalise des films documentaires et des expositions. Au fil du temps, il s’est spécialisé dans la réalisation d’animations 3D et 2D permettant notamment de reconstituer des vestiges du passé et évoquer la pop-culture. Il vient de réaliser deux documentaire de 52 mn sur le Jack Kirby, plus grand dessinateur de la bande dessinée américaine, inventeur des super-héros Marvel, « La guerre de Kirby » et « Jack Kirby, le super-héros du DDay ». Ces films ont été diffusés en France et à l’étranger (NHK, Amazon prime vidéo...).
Marc a aussi coréalisé un film dont il est le principal intervenant. « Quand Homo Sapiens faisait son cinéma » diffusé en octobre 2015 sur Arte.

Féru de pop culture et bande dessinée (il est aussi scénariste), il a conçu plusieurs expositions intégrant audiovisuels et 3D : « Blake et Mortimer et le Mystère de la Grande Pyramide », « Archéo Alix (les Voyages d’Alix) », « Origines et avenirs de la Bande Dessinée » pour le Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême...
Marc Azéma est également archéologue, membre de l’équipe scientifique qui étudie la grotte Chauvet et chercheur associé à l’UMR 5608 du CNRS (TRACES/CREAP/Toulouse Le Mirail).
Il écrit des livres et des articles sur la préhistoire et l’histoire de l’art. « Préhistoire du cinéma » est le plus récent et a obtenu de nombreuses critiques élogieuses dans la presse nationale et internationale ainsi qu’à la télévision (TF1, France 2, Arte...).

Le film : la genèse de l’histoire
Ce documentaire est en moi depuis mon enfance...
Je réalise des films documentaires depuis 25 ans. Bénéficiant d’une double compétence (je suis également archéologue), j’ai pu injecter dans mes films cette passion pour le passé, née à Narbonne durant mon enfance.
Je me souviens très bien du jour où, collégien, je visitais avec ma classe les salles du musée archéologique de Narbonne. Ces années-là, grâce à mon professeur d’histoire, je pris conscience de l’importance du passé antique de cette petite ville de province où je grandissais paisiblement : en son temps, Narbo Martius fut « fille de Rome » et première capitale de la Gaule !

« Une maison romaine à Narbonne », un film fondateur.
Diffusé en 1997 sur France 3 Sud, mon premier documentaire était consacré à ma ville et à son site antique le plus emblématique : le quartier résidentiel du Clos de la Lombarde.
Fouillé par l’équipe de Raymond et Maryse Sabrié, il constituait une très belle entrée pour évoquer Narbo Martius. Aucun film ne l’avait fait jusque-là à mon grand étonnement. Ce documentaire, Une maison romaine à Narbonne, constitua la première occasion d’utiliser les images de synthèse pour reconstituer le passé. En intégrant une longue séquence de restitution 3D de la maison à portiques du Clos de la Lombarde, je ne savais pas encore que nous étions, avec mon équipe d’infographistes, parmi les premiers en France à réaliser ce genre de prouesse. Le film obtint un joli succès, des récompenses dans des festivals et fut diffusé à de nombreuses reprises sur plusieurs chaînes de télévision.
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Les années suivantes, je me spécialisais dans la réalisation de films liés au patrimoine et à l’archéologie, toutes périodes confondues. En parallèle, je poursuivais ma carrière d’archéologue, je devins même un spécialiste de l’art des cavernes préhistoriques et participais à l’aventure scientifique Chauvet pendant une vingtaine d’années. J'ai aussi écrit plusieurs ouvrages dont un, exposant mes théories sur les origines paléolithiques de la narration graphique et du cinématographe, ce qui m'a permis, il y a quelques années, de réaliser un documentaire 52 mn pour Arte : “Quand Homo sapiens faisait son cinéma”, sur mes propres recherches ! Mais ceci est une autre histoire...
2010, le déclic
Tout en réalisant des films sur d’autres sujets ou périodes de notre humanité, je gardais en tête l’idée de poursuivre un jour le travail entamé sur "Une maison romaine à Narbonne". Il était évident que le grand public, (y compris les habitants de Narbonne), n’avait pas vraiment conscience du passé glorieux de Narbo Martius, en grande partie à cause de l’absence de vestiges spectaculaires en surface.

En 2010, des fouilles archéologiques, d’une ampleur hors du commun, débutent tout autour des étangs de Narbonne. Pour moi, le moment est venu ! Enfin, le fameux port de Narbo Martius, le plus important après celui de Rome, allait être dégagé de la vase des étangs, ou tout au moins ce qu’il en reste. Un chantier titanesque de plusieurs décennies...
En 2010, je suis appelé par le CNRS pour filmer chaque année, l’avancée de ces travaux dirigés par Corinne Sanchez, une amie archéologue également narbonnaise d’origine. Ce travail d’archivage rejoint celui que je réalise avec mon équipe depuis les années 1990, autour des fouilles archéologiques de Narbonne.
Outre les maisons du Clos de la Lombarde, nous avons filmé la découverte d’un tronçon de la Via Domitia en plein coeur de ville, le dégagement de vestiges des remparts ou le déménagement du musée lapidaire.
Il y avait donc matière à raconter « Narbo Martius, la fille de Rome » mais il convenait de le faire de manière attractive et personnelle.

Pourquoi les vestiges de Narbo Martius ne sont pas visibles, contrairement à ceux des villes d'Arles et de Nîmes ?
A l'inverse d'Arles ou Nîmes, la plupart des monuments emblématiques de la période romaine ne sont plus visibles à Narbonne.
Et pourtant, Narbo Martius avait un amphithéâtre aussi grand que ceux des deux autres cités. Son Capitole était deux fois plus grand que la Maison carrée de Nîmes, la preuve de l’importante et du statut de première capitale en Gaule de Narbo Martius.
Autres différences remarquables : il y avait beaucoup plus de monuments en marbre à Narbo Martius qu'à Nîmes ou Arles. Le marbre, matériau noble, est très couteux à l'époque. Encore un signe de la richesse de cette ville... qui malheureusement au cours de son histoire, a vu la plupart de ses monuments détruits et servir de carrière, pour construire d'autres bâtiments ou renflouer les quais de ses ports.
L'histoire de Narbonne est intimement liée à sa situation de carrefour géographique. Elle a subi aussi les assauts du temps, des invasions barbares et d'autres évènements, qui expliquent que la plupart des monuments antiques se retrouvent aujourd'hui réduits à leurs fondations et enfouis à 1 ou 2 mètres, sous la ville actuelle ou dans les étangs....

Les intervenant.es du film
- Corinne Sanchez
Corinne Sanchez est chargée de recherche à l’Unité Mixte de Recherche 5140 du CNRS au laboratoire « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » (Lattes/Montpellier). Depuis 2010, elle est responsable du PCR (Projet Collectif de Recherche) sur les fouilles archéologiques des ports antiques de Narbonne. Corinne est née et a grandi à Narbonne, ce qui a largement contribué à sa vocation d’archéologue.
- Raymond Sabrié
Archéologue et chercheur associé à l'UMR 5140 du CNRS, Raymond Sabrié fait référence dans le monde de la Romanité. Pendant des décennies, il a, avec son épouse Maryse, mis au jour des vestiges narbonnais inestimables, parmi lesquels le quartier résidentiel du Clos de la Lombarde et la portion pavée de la Via Domitia découverte sur la Place de l’Hôtel de Ville il y a 25 ans. Il a créé le Groupe de Recherches Archéologiques du Narbonnais (GRAN).
- Jacques Michaud
Historien et juriste de formation, le Professeur Jacques Michaud est président de la Commission Archéologique de Narbonne et du comité scientifique du musée NarboVia.
- Marie-Pierre Jézégou
Ingénieur d’études au Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM), Marie-Pierre Jézégou est responsable du littoral Languedoc-Roussillon. Elle a fouillé l’épave découverte sur le site du Grand Castélou / Mandirac.
- Stéphanie Zugmeyer
Chercheur à l’IRAA (Institut de Recherche sur l’Architecture Antique / CNRS / AMU - Aix-en-Provence), cette spécialiste de l’architecture antique, a étudié en détails les vestiges du plus grand monument antique de Narbo Martius, le Capitole.
- Véronique Mathieu
Véronique Mathieu est ingénieur d’études au CNRS, affectée à l'UMR 5140 du CNRS « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » (Lattes/Montpellier). Elle est chargée d’analyser notamment les nombreux blocs retrouvés dans les vestiges du Grand Castélou, en lien avec les vestiges du musée lapidaire de Narbonne.
- Nicolas Carayon
Chargé d'étude et de recherche en archéologie et géoarchéologie et membre du projet collectif de recherche sur les ports antiques de Narbonne, Nicolas Carayon a dirigé de 2011 à 2013 les fouilles du vivier augustéen du Lac-de-Capelles à Port-la-Nautique. C’est un spécialiste des ports Phéniciens et Puniques.
- Arthur de Graauw
Ingénieur maritime de formation et spécialisé dans la problématique de l’érosion des ports, Arthur de Grauwn s’est passionné au fil des ans pour la problématique de la construction et le fonctionnement des ports antiques. Référant de l’équipe de Corinne Sanchez, il nous aide à mieux comprendre notamment le port de Narbo Martius.
- Fanette Laubenheimer
Directrice de recherche émérite au CNRS, Fanette Laubenheimer a été responsable de l'équipe « Archéologie de la Gaule, structures économiques et sociales » au sein de l'UMR 7041 à l'université de Nanterre. Elle est également responsable du projet collectif de recherche « Les amphores en Gaules : production et circulation ». Elle nous parle du site d'Amphoralis à Sallèles d'Aude, dont elle a a été directrice des fouilles et l'une des initiatrices du musée.
- Patrick Andersh Goodfellow
Archéologue, Patrick Andersh Goodfellow a contribué au projet collectif de recherche sur les ports antiques de Narbonne, et notamment sur la fouille de la villa maritime de Port-la Nautique.
- Maxime Scrinzi
Maxime Scrinzi est docteur en archéologie de l’Université Paul Valéry, Montpellier III, du laboratoire « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes », UMR 5140 CNRS-UPV-MCC. Il intervient sur les fouilles sur le site de l'île Saint-Martin à Gruissan.
- Mireille Franc
Mireille Franc est animatrice de l’architecture et du patrimoine et responsable du service des publics de la Ville de Narbonne. Elle accompagne Corinne Sanchez au sein de l'église Notre-Dame de Lamourguier, qui était l’ancien musée lapidaire de la ville.
- Dominique Moulis
Archéologue, Dominique Moulis travaille au sein de la direction du Patrimoine de la Ville de Narbonne. Il nous accompagne dans les profondeurs de l'Horreum romain et sur le site de l'amphithéâtre de Narbo Martius, dont il ne reste plus aucune trace visible.
- Valérie Bel
Archéologue à l’Inrap,Valérie Bel a dirigé la plus importante fouille archéologique jamais réalisé à l’intérieur de Narbonne : le dégagement d'une impressionnante nécropole aux abords du futur musée Narbo Via.
- Véronique Canut
Archéologue à l’Inrap, Véronique Canut a supervisé les fouilles des vestiges du Capitole de Narbo Martius qui se sont déroulés dans les cours du Collège Victor Hugo de Narbonne au printemps de 2017 à 2019.
- Jean-Michel Malvis
Prinicipal du Collège Victor Hugo, ayant contribué à la mise en oeuvre du projet de résidence d'archéologues en partenariat avec l'Inrap pendant 3 ans, permettant aux élèves de fouiller les vestiges du Capitole présents sous le collège.
- Carole Acquaviva
Restauratrice de mosaïques, d'enduits peints et de céramiques, Carole Acquaviva fait partie de l'équipe de restaurateurs travaillant sur les fresques du Clos de la Lombarde, qui ont été transférées et installées au Narbo Via.