Avec plus de 73% des officines favorables à la vaccination anti Covid-19, les pharmaciens d'Occitanie ont répondu présent pour cette campagne. Mais de grandes disparités entre départements et villes existent. Elles s'expliquent par les problèmes rencontrés par les pharmaciens pour vacciner.
Guide santé a réalisé une étude auprès des pharmaciens pour évaluer leur intention de participer à la campagne vaccinale anti Covid-19. Les chiffres sont encourageants, quatre pharmacies sur cinq se disent favorables à leur participation et plus de 94% des pharmaciens sont formés à effectuer l'injection.
L'Occitanie en bonne place
En Occitanie sur les 937 pharmacies interrogées 688 se disent favorables à participer à la vaccination. Cela représente, comme on peut le voir sur le graphique, ci-dessous, 73,4% des officines.
Un chiffre qui place la région au-dessus de la moyenne nationale avec 71, 2% d'intention.
Malgré ces bons chiffres quelques freins subsistent encore. Notamment, les locaux des officines parfois inadaptés pour recevoir du public, potentiellement infecté, le manque de personnel pour réaliser les injections. Plus étonnant pour des pharmaciens, à l'échelle nationale 14% des pharmaciens invoquent une certaine réserve vis-à-vis du vaccin comme raison de ne pas participer à la campagne. Sur le graphique, quatre freins principaux sont cités qui ne permettent pas d'atteindre une participation à 100% des officines.
Laurent Filoche, président de L'Union des Groupements de Pharmaciens d'Officine (UDGPO) avance d'autres explications :"Nous sommes totalement favorables à mettre en oeuvre cette vaccination. Nous l'avons d'ailleurs réclamée. Mais nous devons faire face à d'importantes difficultés".
Trois problèmes ont rendu leur travail plus difficile.
- Le manque de doses qui a obligé les pharmacies à mettre en place des listes d'attente.
- La polémique sur les dangers de l'AstraZeneca : "Nous devons nous bagarrer au quotidien pour inciter les gens à venir se faire vacciner. Il y a un important travail de pédagogie" explique Laurent Filoche
- La faible praticité des vaccins où 10 injections doivent être réalisées en 48 heures. "Pour les officines isolées, notamment en milieu rural cela pose une difficulté importante" souligne le président de l'UDGPO.
Le Gard meilleur élève, la Lozère plus mauvais élève
Des contraintes qui jaillissent en effet sur les chiffres pour chaque département. C’est le Gard qui arrive en tête dans la région avec 77,64% des pharmacies qui ont l’intention de vacciner (125 sur 161 interrogées). En queue de la liste, on trouve La Lozère, largement en dessous de la moyenne avec entre 50 et 61 % des pharmacies ayant l’intention de vacciner.
Cinq départements de la région affichent aussi des chiffres en dessous de la moyenne nationale et régionale. Il s'agit de l'Ariège, du Lot, de la Lozère, des Hautes-Pyrénées et du Tarn-et-Garonne. Des départements ruraux dont la densité de population est moins importante et où le nombre d'officines est réduit. C'est ce que montre la carte des départements.
Malgré, ces disparités, les pharmacies de la région Occitanie dans leur ensemble restent en bonne place pour la vaccination dont l'organisation plébiscitée passe à 87,6% par un rendez-vous par téléphone.
Les pharmacies de Toulouse moins impliquées que celles de Montpellier
A Toulouse, 63% des pharmacies ont l’intention de vacciner (29 sur 46 interrogées). À Montpellier, en revanche, 75% des pharmacies souhaitent vacciner (41 sur 55 interrogées) et à Nîmes, 86% (32 sur 37 interrogées).
Sur les 11 160 pharmacies qui ont été sollicitées pour l'enquête sur toute la France entre le 2 et le 29 mars, 14,8% ne se sont pas encore positionnées, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas encore décidé si elles allaient mettre en place l'organisation nécessaire.
Cela laisse une marge de progression à l'accélération de la campagne vaccinale à l'heure où le nombre de doses disponibles est plus important et où le passeport vaccinal pourrait devenir le "Graal" pour pouvoir reprendre une vie sociale normale dans les prochaines semaines.