L'escroc s'est fait passer pour un technicien du service de maintenance de la banque de l'entreprise. Le patron a juste "cliqué" sur un lien dans un mail sans donner aucun code. Une arnaque aussi efficace que redoutable.
L'escroquerie est très bien conçue. Une société de commerce de métaux en gros située à Baillargues dans l'Hérault vient d'en être victime. Sa banque l'informe qu'une opération de maintenance va être effectuée sur son compte. Ce qui est vrai.
Puis, un homme appelle cette entreprise quelques jours avant la date prévue. C'est là que commence l'escroquerie : l'interlocuteur connaît le nom des salariés. Il est professionnel, charmant, rassurant.
L'escroc envoie un mail avec un lien pour une soi-disant mise à jour du compte bancaire. Le chef d'entreprise clique sur ce lien et n'a plus accès au compte. Le voleur le rassure en lui disant que c'est normal et lui donne même un numéro de téléphone à contacter. Il rappelle ensuite la société pour obtenir un bordereau de confirmation et un numéro de référence. Numéro correspondant, en fait, au montant dérobé, soit 152 000 euros.
Plusieurs jours après, le patron, inquiet de ne pas pouvoir procéder à des opérations bancaires, a appelé son conseiller, le vrai, qui a fini par découvrir la supercherie.
La somme dérobée a été versée sur un compte balte. Le chef d'entreprise a déposé plainte contre x et contre la banque.
Les spécialistes appellent ce type d'escroquerie la délinquance "astucieuse". Trois autres entreprises de Montpellier ont été visées. Les chiffres nationaux sont impressionnants : depuis l'apparition du phénomène, le préjudice est estimé à 300 millions d'euros.