Le mouvement Emmaüs n'a pas apprécié "les vilains calculs" du maire de Béziers Robert Ménard sur le nombre d'enfants musulmans de sa commune et défend, dans une affiche dévoilée vendredi, "l'accueil inconditionnel", "que l'on s'appelle Ali ou Robert... de Béziers ou d'ailleurs".
L'affiche présente Mamadou, un compagnon d'Emmaüs, qui a accepté de poser pour cette campagne: l'homme, de face, présente sa carte d'identité française. Au dessus, trois lignes: "Emmaüs pratique l'accueil inconditionnel de tous, que l'on s'appelle Ali, Ivan, Jacob, Mustafa, José et même Robert... de Béziers ou d'ailleurs".
#accueilinconditionnel #béziers Emmaüs épingle les très vilains calculs de @RobertMenardFR http://t.co/MgEgYpcurQ pic.twitter.com/FPWGa7qbZo
— Emmaüs France (@emmaus_france) 29 Mai 2015
"Se livrer pour un édile à des pourcentages, même au doigt mouillé, sur la confession des enfants accueillis dans les écoles de la République constitue une faute grave", explique dans un communiqué le mouvement, pour dénoncer "ce franchissement de la ligne jaune".
Le communiqué de presse d'Emmaüs France
Trop de représentants politiques français, dont nombre d'élus locaux, ont une fâcheuse tendance actuellement à oublier que leur toute première responsabilité est de nous faire vivre ensemble les uns avec les autres et non les uns contre les autres", insiste Emmaüs.
Emmaüs rassemble 283 groupes (communautés, structures d'actions sociale et logement, chantiers d'insertion, etc.). Le mouvement rappelle qu'il pratique "depuis plus de 60 ans, l'accueil inconditionnel dans ses 117 communautés, sans distinction de religion, d'origine, de couleur de peau ou d'orientation sexuelle", et invite Robert Ménard à "en prendre de la graine".
"Cette riposte face à un comportement indigne d'un élu de la République s'inscrit dans la plus pure tradition des coups de gueule de l'Abbé Pierre", explique Thierry Kuhn, président d'Emmaüs France.
Pour rappel, Robert Ménard a déclaré début mai qu'il y avait "64,6%" d'élèves de confession musulmane dans les écoles publiques de Béziers" en expliquant se fonder sur leur prénom. Il a ensuite démenti devant la police toute existence "de fichiers ou de comptabilité en mairie" d'élèves de confession musulmane.