Cévennes : 2.500 personnes privées d'eau potable à cause d'une pollution autour de Chamborigaud

C'est l'ARS Occitanie qui a informé le maire, mercredi dans l'après-midi. Pour la 2e fois en 2 mois, l'eau captée dans le Luech est impropre à la consommation. Des doses importantes d'herbicide ont été détectées dans les analyses. Conséquence, 2.500 habitants se retrouvent sans eau potable.

Le maire de Chamborigaud, petite commune cévenole aux confins du Gard et de la Lozère, ne décolère pas.

"Ca recommence comme en mars. Cela ne peut pas être une coïncidence" affirme Emile Corbier. Le maire qui dit n'être pas assez informé et surtout se plaint de la lenteur de la réaction des pouvoirs publics.

2 pollutions au fénuron en 2 mois

Déjà le 22 mars dernier, des analyses de l'eau du Luech avaient révélé d'importants résidus de fénuron. La présence de ce puissant herbicide chimique dans le réseau de distribution d’eau potable, géré par la Régie des eaux d’Alès Agglomération (Reaal), avait contraint à interdire la consommation d'eau du robinet.

Pour les consommateurs, il n'y a pas de danger imminent d'intoxication ou de problèmes de santé. L'interdiction de boire cette eau est une mesure de sécurité et de salubrité. 

"Les gens s'imaginent qu'ils peuvent être empoisonnés, mais cet herbicide ne pourrait être dangereux que sur du très long terme et à hautes doses" explique le maire.

Là, l'histoire se répète. De nouvelles analyses réalisées il y a quelques jours, montrent encore la présence hors norme de fénuron.

Il faut trouver d'où vient cette pollution... Vous vous rendez compte, un herbicide interdit en France depuis 2003 que l'on retrouve à 2 reprises, à 2 mois d'intervalle, dans notre rivière. A une dose incroyable, 27 fois supérieure à la norme.

Emile Corbier, maire de Chamborigaud.

En effet, le taux de fénuron atteignait 2,7 microgrammes par litre alors que la norme est établie à 0,1 microgramme par litre.

Une distribution d'eau organisée dans 6 communes

Rapidement, l'agglomération a organisé avec les mairies, une distribution d'eau en bouteilles dans les 6 communes concernées par la pollution. Chamborigaud mais aussi La Vernarède, Portes, Le Chambon en quasi-totalité et une partie du Martinet et de Peyremale.

Des palettes de packs d'eau seront acheminées tant que cela sera nécessaire. A Chamborigaud, la distribution à lieu au foyer de la commune.

De nouveaux prélèvements seront effectués ce jeudi mais les résultats ne seront pas connus avant la fin de la semaine prochaine. Et il faut au moins 2 résultats de suite négatifs pour déclarer l'eau à nouveau potable. La situation ne devrait donc pas s'améliorer avant 10 ou 15 jours au mieux.

Où en est l'enquête ?

En mars, comme cette semaine, les prélèvements avaient été effectués au niveau de deux puits de captage en bordure du cours d’eau du Luech. Il s'agit de tests systématiques qui ont lieu tous les 3 mois. La pollution vient donc de l'amont de la rivière.
Après des plaintes de l'agglomération d'Alès et des mairies auprès des gendarmes, une enquête a été ouverte. L'OFB, l'office français de la Biodiversité a également été saisi. Mais le maire de Chamborigaud dit n'avoir aucune information sur l'évolution des investigations.

L'origine de cet herbicide, le fénuron, est pour l'instant inconnue. Interdit en France dans l'agriculture depuis 2003, il serait toujours utilisé dans le BTP.

"Pour l'instant, on remonte la rivière pour trouver la source de la pollution. Cet herbicide n'est plus utilisé, mais la molécule chimique entre dans un composant utilisé dans des résines d'étanchéité pour le bâtiment. Peut-être que des gravats ont été jetés dans la rivière" nous expliquait le maire en mars 2022.

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