Plus de 2000 personnes sont sans eau potable à Chamborigaud, dans le Gard, ainsi que cinq autres villages depuis mercredi dernier. L’eau est impropre à la consommation et pour la cuisine. Un herbicide serait en cause.
Des prélèvements effectués le 22 mars à Chamborigaud ont révélé la présence d’un herbicide sur le réseau de distribution d’eau potable géré par la Régie des eaux d’Alès Agglomération (Reaal). Un herbicide en quantité vingt fois supérieure à la limite autorisée présent sur le réseau de distribution d’eau, repéré le 3 mars dernier.
"Ce sont des prélèvements systématiques effectués tous les trois mois par l'Agglo d'Alès via la Reaal. Nous avons été prévenus le 23 mars à 20 heures par texto et 2 heures après, on commençait à distribuer de l'eau potable", explique Emile Corbier, le maire de la bourgade de 900 âmes.
Les prélèvements ont été effectués au niveau de deux puits en bordure du cours d’eau du Luech. L'origine de cet herbicide, le Fenuron, est pour l'instant inconnue mais il serait utilisé dans le BTP.
"Pour l'instant, on remonte la rivière pour trouver la source de la pollution. Cet herbicide n'est plus utilisé depuis les années 2000, mais il entre dans un composant utilisé dans des résines d'étanchéité pour le bâtiment. Peut-être que des gravats ont été jetés dans la rivière", poursuit-il.
Le taux d'herbicide était élevé , 27 fois supérieur à la norme !
Emile Corbier, maire de Chamborigaud
Son taux était élevé puisqu’il atteignait 2,7 microgrammes par litre alors que la norme est établie à 0,1 microgramme par litre.
Eau impropre à la consommation et à la cuisine
Les gens sont très inquiets , la pollution chimique alimente les fantasmes
Emile Corbier, maire de Chamborigaud
"Les habitants sont très inquiets, d'autant que nous avons été prévenus que trois semaines après. Et qu'il y a eu une mauvaise communication et que nous n'avons pas encore d'explications concrètes. Les gens s'imaginent qu'ils peuvent être empoisonnés, mais cet herbicide ne pourrait être dangereux que sur du très long terme", détaille Emile Corbier.
Deux heures après l'alerte, des packs d’eau ont été acheminés à la mairie de Chamborigaud pour être redistribués aux habitants. D’autres palettes sont ensuite arrivées jeudi et vendredi matin afin de constituer un stock de 40 000 bouteilles, acheminées pas moins de quatre semi-remorques. Les bouteilles d'eau sont redistribuées aux habitants via les mairies.
Les autres communes voisines de Chamborigaud impactées sont La Vernarède, Portes, Le Chambon en quasi-totalité et une partie du Martinet et de Peyremale.
Des analyses réalisées vendredi ont montré de bons résultats mais l’ARS a demandé des contre-analyses avant de déclarer l’eau potable à nouveau. Les résultats sont attendus mardi soir ou mercredi.
Alès Agglo a déposé une plainte à la gendarmerie de Chamborigaud.