Le lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès prête ses locaux à la fabrication de masques assurée par des volontaires. La production pourrait atteindre 250 unités par jour dès cette semaine.
Le lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès est désormais le maillon essentiel d’une chaîne quasi industrielle de fabrication de masques homologués mise en place par des particuliers. Les tissus 100% coton sont récoltés auprès de la Friperie du Soleil à Alès et d’une association de Boisset-et-Gaujac, La Mamaillerie, spécialisée dans les objets à recycler. Ils sont ensuite nettoyés par la blanchisserie St Jean à Bagard. Les masques seront ensuite stockés dans des cagettes en plastique lavés dans un établissement d’aide par le travail, l’ESAT Les Olivettes.
Ce lundi, deux équipes de volontaires, une le matin, l’autre l’après-midi, ont commencé le travail dans une salle de 350 m2 mise à disposition par l’établissement scolaire.
Je suis ravie de participer à cette aventure humaine. On a tous besoin de rapprochement !
Les volontaires ont été recrutés grâce à une association, Sésames, investie toute l’année dans plusieurs quartiers d’Alès, mais aussi grâce à des affichettes apposées sur des vitrines de commerces et des contacts privés. Deux professeurs du lycée Prévert apportent aussi leur contribution.
Laurette Hue-Benaches fait partie de ces volontaires. Enseignante en mode au lycée Jean-Baptiste Dumas, elle avait dû changer de poste à la suite d’une réorganisation.
La mode me manquait. Je me morfondais chez moi. Quand on m’a appelée, j’ai tout de suite dit oui.
La première journée de travail partagée par une quinzaine de personnes a en grande partie été consacrée à la coupe. Il faudra ensuite assembler. Un peu de rodage sera nécessaire car la moitié des présents n’ont jamais touché à des machines professionnelles. ‘’Mais les petites mains sont aussi importantes que les machines. Et elles apprennent vite’’ raconte Laurette Hue-Benaches. Cela fait du bien de retrouver du contact humain et de la convivialité même si les distances entre nous sont respectées’’. Sur les 15 postes disponibles, 6 sont pour l’instant utilisés.
Derrière cette organisation : un habitant d’Alès de 60 ans, Arnauld de Saint Hilaire, ancien directeur de projet industriel en Russie.
Donner un coup de main me paraissait indispensable. Il a fallu contacter la Préfecture, la gendarmerie pour les autorisations de déplacements nécessaires à la collecte des tissus et à la distribution des masques. Puis lancer un appel aux lycées proposant des formations couture. Comme quoi le système D existe en France !
Le lycée a tout de suite donné son accord
Le lycée Jean-Baptiste Dumas à Alès a immédiatement répondu favorablement. Le bac pro couture qu’il propose n’y est pas étranger. Les élèves n’ont pas été sollicités pour des raisons sanitaires et parce qu’ils sont occupés par leur formation assurée en ce moment à distance. L’établissement a accepté de prêter son équipement, après la signature d’une convention.
Dans un premier temps, 250 masques pourraient sortir chaque jour de cette chaîne inédite de fabrication. Aux normes AFNOR, l’Association française de normalisation, ils seront destinés en priorité, aux ambulanciers, au personnel hospitalier, aux gendarmes, aux personnels des pompes funèbres puis dans un deuxième temps aux commerçants et salariés des petites et moyennes entreprises.