Au centre hospitalier d’Arles, la situation est critique. Depuis un mois, les lits destinés aux patients Covid sont régulièrement tous occupés. Une nouvelle unité de soins intensifs a été créée mais elle affiche aussi complet. 6% des patients sont originaires du Gard.
Depuis la mi-février et en raison de la pandémie, le service des urgences de l’hôpital d’Arles a été contraint de se réorganiser. 5 lits auparavant destinés aux hospitalisations de courte durée aux services des urgences sont désormais réservés aux malades Covid en réanimation, le service de soins intensifs étant saturé. “Nous on a l’habitude de prendre en charge des patients sur un décrochage sur quelques heures”, explique François Daltroff, chef de l'unité de soins intensifs Covid des urgences. “Mais on n’a pas l’habitude de le faire sur du long cours et donc il a fallu que les équipes s’organisent pour pouvoir prendre en charge ces patients sur plusieurs jours.”
Des lits covid constamment occupés
Situé dans les Bouches-du-Rhône mais à 35 kilomètres de Nîmes, le centre hospitalier d’Arles accueille 809 malades Covid actuellement. Et depuis le début de l’année, 6% sont originaires du Gard. L’hôpital parvient pour le moment à absorber l’afflux de patients mais frôle la saturation au quotidien. Ce mercredi 14 avril, l’ensemble des lits réservés aux patients covid sont occupés, et ce n’est pas une exception comme le précise Mohamed Hamila, médecin au sein de l’unité de soins intensifs Covid des urgences : “ Les 5 lits Covid de notre service sont pratiquement toujours occupés et l’activité ne cesse d’augmenter... On arrive à désengorger un petit peu pour monter 2-3 patients par jour mais tous les jours ça se remplit et on tourne à plein régime”. Près de la moitié des opérations prévues ont été reprogrammées.
L'ensemble de la région en situation de saturation hospitalière
Une situation loin d’être isolée : sur les 13 départements d’Occitanie, 9 sont saturés. Dans le Gard, la tension hospitalière a atteint 114%.
Des chiffres qui inquiètent le personnel médical d’Arles, d’autant plus que la courbe des admissions n’a pas encore atteint son pic. Il craint que de nouveaux patients du Gard rhodanien viennent s'ajouter.
Robert Grinand, anesthésiste au service de réanimation, espère une amélioration dans les prochaines semaines : “Ce sont des jeunes qui rentrent en ce moment. On fait le maximum mais il nous manque des places et c’est compliqué”.