Et si, en préambule aux fêtes de Noël, la troisième vague de la pandémie de Covid-19 était déjà là ? C'est en tout cas ce qu'a affirmé ce vendredi 18 décembre le professeur Jean-Emmanuel de la Coussaye, président de la commission médicale d’établissement du CHU de Nîmes, pour le Gard.
Le deuxième confinement décrété fin octobre avait permis de désengorger l'hôpital de Nîmes. Mais pour le patron des urgences du CHU, la troisième vague à l'oeuvre chez nos voisins suisses ou allemands toucherait déjà le département gardois, comme en témoigne le nombre de cas détectés ces derniers jours.
Le professeur s’appuie sur le taux d’incidence qui dans l'agglomération de Nîmes est passé de 95 pour 100 000 habitants le 7 décembre à 120 le 14, puis à...172 pour 100 000 ce vendredi 18 décembre ! Avec un constat non rassurant : non seulement l’épidémie ne recule plus, mais après un plateau de stabilisation, elle repart à la hausse. Et le R zéro, nombre moyen de personnes qu'une personne contagieuse peut infecter, serait aujourd'hui le plus haut d'Occitanie.
Soit on fait la cigale à l’occasion des fêtes de fin d’année, soit on fait la fourmi. Si on fait la cigale, je prédis un reconfinement total de la population mi-janvier avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir.
De quoi inquiéter à l'approche des fêtes de Noël et des rapprochements familiaux festifs. Même si pour l'instant, le CHU de Nîmes a les capacités d'absorber de nouvelles hospitalisations :
Au plus fort de la deuxième vague, le CHU de Nîmes a pris en charge près de 250 patients Covid en soins critiques et réanimation, cela représente un quart de la capacité totale du CHU qui est de 950 lits. Actuellement, 50% des lits de réanimation sont occupés par des patients Covid.
Pour faire face à toute nouvelle vague, la capacité du service réanimation avait été augmentée de 46 à 81 lits (+35) au début de l'automne et 200 professionnels de santé embauchés pour les faire fonctionner.
Le message est donc clair : ne pas relâcher la vigilance durant les fêtes de fin d'année.
La seule lumière au bout du tunnel, c'est la perspective d'une vaccination qui devrait débuter sous dix jours. D'abord pour les résidents et le personnels des maisons de retraite