Une femme avait accusé le chanteur du groupe No One is Innocent de l'avoir agressée sexuellement en marge d'un festival dans le Gard en 2017. Le parquet de Paris vient de classer sans suite l'enquête préliminaire.
L'enquête préliminaire pour agression sexuelle visant Marc Gulbenkian, chanteur du groupe No One is Innocent, a été classée sans suite par le parquet de Paris, a annoncé jeudi l'avocate du chanteur, Me Caroline Toby.
Me Toby a évoqué une "enquête minutieuse" et une décision de classement "juste et légitime" concernant "Kemar", chanteur emblématique de ce groupe important des scènes rock et métal hexagonal. Une source proche du dossier a confirmé le classement pour "infraction insuffisamment caractérisée" le 2 novembre de cette enquête pour "agression sexuelle", confiée en avril au commissariat du 17e arrondissement parisien.
En mars, Mediapart avait évoqué une plainte déposée par une femme, Milfred Vouney, accusant le chanteur de l'avoir agressée sexuellement en marge d'un festival en août 2017 dans le Gard. Selon la plaignante, acupunctrice de profession alors âgée d'une quarantaine d'années et qui était amie avec le chanteur, celui-ci lui avait demandé de lui prodiguer des soins avant un concert. Selon son récit à Mediapart, après les soins, il aurait fait irruption dans la chambre, retiré le débardeur et le short de Mildred Vouney, avant de la pousser dans la salle de bains, de lui ôter les sous-vêtements, et de lui toucher la poitrine et les parties génitales.
M. Gulbenkian a contesté publiquement les accusations. La plainte, déposée en mars 2019, avait donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire à Marseille, transmise en avril dernier à Paris.
L'avocate de Mme Vouney, Me Aurore Boyard, s'est dite auprès de l'AFP "très étonnée" par le classement et son motif, "infraction insuffisamment caractérisée", et a indiqué son "intention de faire un recours contre cette décision". "Je pense que nous allons partir vers une plainte avec constitution de partie civile", a-t-elle ajouté. L'avocate a estimé qu'il y avait un "dysfonctionnement de la chaîne pénale française", affirmant avoir appris comme sa cliente le classement de l'enquête "par la presse".
La plaignante n'était pas joignable dans l'immédiat.
A la suite de l'annonce de l'existence d'une enquête préliminaire, plusieurs concerts du groupe avaient été reportés, tandis que "Kemar" indiquait vouloir "prouver sereinement (son) innocence devant la justice".
Ecrit avec l'AFP.