A Taleyrac, dans le Gard, un exploitant d'oignons doux des Cévennes a perdu toute son exploitation emportée par les torrents lors de l'épisode cévenol du 12 juin dernier. Quinze jours plus tard, La famille est dans l'attente des travaux avec le maigre espoir de sauver une partie de la récolte.
Nous sommes encore très abattus et inquiets, nous ne savons pas si nous allons pouvoir sauver une petite partie de la récolte d'oignons doux, le gros de la récolte a disparu sous les flots !
Le 12 juin dernier, Philippe et Miriam Boyer ont vu leur exploitation agricole disparaître sous les flots d'un violent épisode cévenol. Cette famille cultive l'oignon des Cévennes depuis 3 générations. La récolte devrait commencer mi-août mais les dégâts causés par les pluies la rendent impossible pour l'instant. " C 'est le travail de toute une vie qui est foutu. Le torrent a emporté une partie des traversiers cultivés mais aussi des traversiers entiers, Il y a des crevasses d’un mètre de profondeur à certains endroits, nous n'avons jamais vu ça. Les agriculteurs sont des habitués des dégâts causés par les épidodes cévenols mais là c'est du jamais vu ! " nous avait confié Miriam Boyer au lendemain de la catastrophe.
150 000 euros de dégâts
Pour sauver une partie de la récolte, il faut rétablir en priorité l'accès aux champs d'oignons en reconstruisant les chemins. " Sans chemin, les engins mécanisés ne peuvent pas accéder aux champs, et aujourd'hui il n'est pas possible de cueillir à la main avec un sac de 5 kilos sur le dos. " poursuit Miriam Boyer.
Autres travaux à prévoir, la reconstruction des murs écroulés, qui entrainent des pertes à long terme. " Les murs effrondrés sur la future récolte vont rendre la terre infertile sur plusieurs années ." Le montant des travaux est estimé a 150 000 euros.
Catastrophe naturelle
Aujourd'hui, les agriculteurs sont dans l'attente du passage des experts, notamment des assurances afin de commencer les travaux nécessaires. " On espère le classement en catastrophe naturelle, nous avons reçu les visites des élus locaux, de la Chambre d'Agriculture et de la FDSEA mais il faudrait que cela s'accélère. Il nous faut aussi les devis des entreprises et surtout qu'elles puissent réussir à temps avant mi-août . " s'inquiète Miriam.
Un important soutien
Derrière son inquiètude, un sourire, celui du soutien reçu ces derniers jours. " Ce qui nous revigore, c'est le soutien concret de nos voisins ! Ils sont venus spontanément nous donner un coup de main pour tirer des tuyaux, déblayer, nettoyer, remettre l'irrigation.... cela fait chaud au coeur ! " se réjouit Miriam.
Une cagnotte pour aider la famille Boyer a été mise en ligne, elle a déjà reçu plus de 7 000 euros. Dans l'espoir qu'une partie de la récolte des oignons doux des Cévennes soit sauvée.