Lundi, Agnès Buzyn a annoncé une première série de mesures pour tenter d'apaiser la crise qui paralyse les Urgences depuis plusieurs mois. Plus de 230 services d'urgences sont toujours en grève dans l'hexagone. Parmi eux, celui de l'hôpital d'Alès dans le Gard. Comment réagissent les grévistes ?
Le centre hospitalier d'Alès est le bastion de la grogne des urgentistes en Occitanie. Ici, en Cévennes gardoises, le nombre de patients a pratiquement doublé en dix ans. Et les personnels grévistes sont déçus par les annonces de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Une fois de plus, c'est un pansement sur une jambe de bois. Les nouvelles mesures ne permettront pas de désengorger les Urgences, non elles ne permettront pas aux agents de mieux travailler. Nos revendications en effectifs et en matérielsne sont pas entendues" Geoffrey Rabier, secrétaire général CGT CHU d'Alès.
Controverse autour de la création d'un statut d'infirmier de pratique avancée
Parmi les mesures envisagées, la création d'un statut d'infirmier de pratique avancée. Ils pourraient décharger les médecins urgentistes de certains actes. A Alès, ce projet passe mal.
On nous rajoute des tâches. Mais ce sont des actes médicaux, pas des actes infirmiers. On n'est pas formés pour ça. Moi, je délègue toute responsabilité en cas de soucis" explique Laurie Bettiol, infirmière.
Au CHU de Nîmes, les Urgences accueillent entre 250 et 300 patients par jour. Les annonces d'Agnès Buzin sont plutôt bien perçues, notamment ce statut d'infirmier de pratique avancée.
C'est une très bonne chose. Cela va soulager le travail des urgentistes, cela permettra d'aider les médécins à faire le tri, à oeuvrer en adéquation pour mieux orienter les malades" Jean-Emmanuel de la Coussaye, chef de service Urgences du CHU Nîmes.
Désormais, aux Urgences, tout le monde attend lundi prochain. Ministre, syndicats, acteurs hospitaliers et libéraux se retrouvent à Paris pour réformer un modèle à bout de souffle.