Les intempéries qui ont touché le Gard, l'Ardèche et le l'Hérault sont peu communes en mars. Habituellement ce type de précipitations se passe plutôt à la fin de l'été ou en début d'automne, surprenant les habitants. On en sait un peu plus sur ce phénomène météorologique.
Entre vendredi 8 et samedi 9 mars 2024, des crues remarquables se sont produites entre le Gard, l'Ardèche et la Lozère, provoquant la mort de cinq personnes. Les précipitations ont également touché l'Hérault où un homme a été retrouvé mort près de Béziers.
On en sait un peu plus sur ce phénomène météorologique.
Un événement peu commun en mars
Depuis début 2024, la pluie se faisait rare, trop rare dans notre région. Mais début mars, "un net changement de circulation atmosphérique a été observé", écrit Météo Languedoc dans son compte rendu sur les crues. Un anticyclone se serait formé entre l'Islande et la Scandinavie, favorisant un abaissement des couloirs dépressionnaires.
#VigilanceOrange Épisode méditerranéen de ce samedi
— Guillaume Séchet (@Meteovilles) March 9, 2024
Outre les cumuls de pluie dépassant 200 mm en 24h sur les Cévennes lozériennes et ardéchoises, le vent sera également très fort avec des rafales atteignant parfois 130 km/h vers le Massif du Pilat (42) https://t.co/DNIULRlB51 pic.twitter.com/uJj240wsMk
Vendredi, une première "goutte froide", une dépression associée à de l'air froid, a circulé entre l'Espagne et le golfe de Gascogne. "Ce type d'événement se passe souvent en fin d'été, début d'automne, pas en hiver", explique Alix Roumagniac, président et fondateur de Prédict Services, en charge de la gestion des risques naturels.
Plus de 300 mm de pluie dans les Cévennes
Les premières précipitations ont été observées sur les Cévennes dès la nuit de jeudi à vendredi. Quelques flocons ont fait leur apparition entre l'Aigoual et le Mont-Lozère. Une situation jugée ordinaire par Météo Languedoc.
Samedi après-midi, des lignes pluvieuses intenses sur les plaines du Gard, notamment autour de Nîmes, aggravent la situation. Durant une bonne partie de la nuit de samedi à dimanche, "des axes pluvio-orageux ont circulé du sud vers le nord", détaille Météo Languedoc. Au total, les cumuls ont atteint plus de 300 mm sur les Cévennes. Du côté des plaines Nîmoises, 100 à 130 mm ont été relevés.
🌧️ Avec plus de 300 mm de #pluie dans les #Cévennes ardéchoises et un lourd bilan (4 morts, 3 disparus), l'épisode méditerranéen du week-end peut-il être qualifié d'exceptionnel ? Notre article se penche sur la question. ➡️ https://t.co/W8pQBm3yaf pic.twitter.com/UX61E0VvWq
— Guillaume Séchet (@Meteovilles) March 11, 2024
Alix Roumagniac précise : "Les pluies se sont passées en deux temps : elles ont saturé les sols vendredi et dans la nuit de samedi à dimanche l'eau est sorti de son lit. Les intensités ont été moins fortes qu'en période automnale, mais la particularité, c'est qu'elles ont duré dans le temps." Il continue : "C'est un événement remarquable par les crues".
Un événement atypique pour le mois de mars
"Des crues importantes, mais loin d'être exceptionnelles", pour Météo Languedoc. Le Gardon a atteint 8,58 mètres à Russan, dans le Gard. C'est la plus grosse crue depuis 2014, expliquent les météorologues. La sécheresse s'est arrêtée entre le Gard, la Lozère et le sud de l'Ardèche. En cause : l'enchaînement de deux épisodes significatifs en moins de dix jours.
"C'est un événement atypique pour un mois de mars. Cela a surpris la population. La région a besoin d'eau et ce type d'événement pluvieux remplit les barrages. C'est pendant ces crues hivernales qu'on recharge les nappes phréatiques", conclut Alix Roumagniac.