Le Grau-du-Roi : les pontons vétustes vont être détruits par la municipalité, leurs occupants s'inquiètent

Le Conseil municipal du Grau-du-Roi, dans le Gard, a voté la destruction prochaine de pontons illégaux, pour des raisons de sécurité et de salubrité. La douzaine de personnes qui y habitent, pour certaines dans une grande précarité, veut trouver un moyen de rester sur place.

Au Grau-du-Roi, les pontons de la Vidourle devraient être détruits à partir du 1er juin prochain. Le Conseil municipal a voté à l'unanimité leur démontage, pour des raisons de sécurité et de salubrité. La douzaine de personnes qui y vit au quotidien va devoir quitter les lieux.

Des habitants attachés à leur lieu de vie

Âgé de 59 ans, Philippe Calix est l'un des habitants de ces structures. Son voilier est amarré aux appontements du Vidourle depuis près de 9 ans. Philippe est atteint d’une grave maladie qui nécessite une vie au grand air. "Je suis handicapé à 90%, c'est invivable de me retrouver dans un appartement", explique-t-il.

J’ai besoin de l’iode et de l’air marin. Pour ma santé, il me faut l’air le plus pur possible ; pour moi, vivre sur l'eau est une nécessité.

Philippe Calix, habitant des pontons du Vidourle

D'autres propriétaires de bateaux amarrés au port n'habitent pas sur leurs embarcations, mais sont prêts à aller très loin pour ne pas perdre leur place. C'est le cas de Joseph Guesmia. "Je demande simplement un anneau pour pouvoir m’accrocher. J'ai appris que deux anneaux étaient libres au port du Grau-du-Roi."

Si on ne m’accorde pas une place au port, je suis prêt à me mettre au milieu du port et à faire la grève de la faim !

Joseph Guesmia, propriétaire d'un bateau

 

Or, le port du Grau-du-Roi est arrivé à saturation, et la municipalité n'envisage pas de créer d'autres anneaux, contrairement à la commune voisine de la Grande-Motte.

Des pontons devenus dangereux

Les pontons du Vidourle ont été créés au début des années 2000 par la municipalité de l'époque. Son objectif : pallier le manque de place dans les ports. Mais la préfecture n'avait pas donné de validation légale à cette installation.

Aujourd'hui, les habitants de ces pontons vivent au milieu d’une trentaine de navires inoccupés ou d’épaves coulées. Certains bateaux sont à l'abandon.

"C’est une situation qui ne peut pas perdurer, dans une structure qui n’a pas de reconnaissance légale par la préfecture. Il faut absolument y mettre un terme", affirme le maire actuel de la commune, Robert Crauste (divers centre).

Les habitants de ces pontons sont en danger, il y a de l’indignité humaine et de la violence.  

Robert Crauste, maire (divers centre) du Grau-du-Roi.

A travers le Centre Communal d'Action Sociale, la municipalité dit avoir "reçu individuellement" les habitants pour "leur proposer des solutions au cas par cas."

Le 1er juin, les accès aux pontons seront définitivement coupés et des mesures de déchéance de propriété seront engagées. Les bateaux, quant à eux, seront vendus aux enchères.

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