A La Grande-Motte, le projet d'extension du port envisage qu'une partie de la plage principale soit condamnée pour accueillir des hangars de fabrication de bateaux. Certains riverains s'alarment des conséquences sur l'environnement de ce grand chantier.
La plage du Couchant devrait être bientôt transformée. Des hangars de construction de bateaux y seraient installés à la place des serviettes des baigneurs. C'est l'une des mesures envisagées par le projet Ville-Port porté par la mairie de La Grande-Motte. Directement concernée par le projet imaginé par l’architecte François Leclerc, cette plage est appelée à perdre une part de sa superficie.
Deux nouveaux bassins et des hangars industriels sur la plage
Le projet « Ville-port » vise à l’extension et à la modernisation des infrastructures portuaires, pour un budget global de 80 à 100 millions d’euros HT.
Alors que le port « est à saturation » selon le maire Stéphan Rossignol, deux nouveaux bassins, de 400 anneaux en tout, seraient creusés à l’emplacement de l’actuelle zone de carénage et de l’esplanade Baumel. Les remblais ainsi obtenus seraient utilisés pour consolider une partie de la plage du Couchant, afin d’y installer les hangars de fabrication de bateaux. A la place de ces hangars, 480 logements seraient construits.
Pour protéger des risques de submersion ces bâtiments industriels qui utilisent des produits toxiques, une nouvelle digue devrait être bâtie. Joël Brouard, de l'association "Vigie citoyenne" s'inquiète des conséquences écologiques et touristiques de cet aménagement.
Ici, ce n 'est pas une ville industrielle, c'est une station balnéaire ! À la place de cette plage, il va y avoir une usine !
"Je connais bien les fonds marins, je suis plongeur. Je pense qu'ici, remblayer toute cette partie en modifiant le trait de côte, cela risque de provoquer un ensablement de la digue, de l'autre côté." poursuit Joël Brouard.
L'enjeu environnemental
Habitante de la Grande-Motte depuis 25 ans et militante de la première heure de « La Vigie Citoyenne », Annie Bianchi s’inquiète du déplacement de la zone technique.
Ça me choque profondément qu’on empiète sur la plage pour installer des hangars industriels qui utilisent des produits dangereux. C’est irresponsable sur le plan écologique
Il y a un an, le samedi 1er février 2020, 300 manifestants étaient ainsi mobilisés sur la plage du Couchant, pour dire leur opposition au projet.
Des études en cours
Mais pour Stéphan Rossignol, le maire de la station balnéaire, la polémique n'a pas lieu d'être. Il garantit que toutes les précautions environnementales sont prises.
Il y a aujourd'hui des études qui sont engagées. Jusqu'à présent, aucune n'a montré qu'il y avait un aspect de dangerosité. Nous irons jusqu'au bout de ces études. S'il est avéré qu'il y a un quelconque danger, l'Etat et nous-même prendrions nos responsabilités.
Le maire assume les perturbations générées par les futurs travaux. Il les justifie par la nécessité de moderniser. "La Grande-Motte n’est pas un musée. Ce projet, c’est la seconde page de l’histoire de la commune. Il nous faut créer de l’habitat pour accueillir de nouvelles familles."
Stéphan Rossignol rappelle que le projet est encadré par l’État et la Région Occitanie au sein du Plan littoral 21. Du 25 janvier au 26 février, une enquête publique est menée. Si le projet est validé, les travaux devraient commencer en 2023.