Une quarantaine de personnalités du spectacle et de la culture ont critiqué l'initiative d'une députée LREM qui souhaite faire interdire la corrida aux mineurs, prenant la défense d'un "art millénaire" qui serait condamné à terme par une telle mesure, dans une tribune publiée vendredi par Le Figaro.
Parmi les signataires de cet appel publié par le Figaro, on retrouve des comédiens renommés dont Pierre Arditi, Charles Berling, Philippe Caubère, Denis Podalydès, Jean Reno, et d'autres personnalités comme l'ex-ministre de la Culture et éditrice Françoise Nyssen ou le journaliste Patrick de Carolis.
Interdire un art est indigne d'une démocratie moderne
"La corrida est l'âme de la culture taurine millénaire" et "interdire un art est indigne d'une démocratie moderne", s'insurgent les signataires de cette tribune, dénonçant "une moralisation indue et paternaliste de la vie publique" et un "puritanisme rétrograde et triste". Selon eux, une telle interdiction viserait en fait à priver d'avenir la corrida en empêchant la transmission et le renouvellement de son public. "La corrida est affaire de tradition, de transmission entre les générations. Instrumentaliser les enfants pour combattre la corrida, c'est la condamner dans vingt ans", écrivent-ils.
La corrida est affaire de tradition, de transmission entre les générations. Instrumentaliser les enfants pour combattre la corrida, c'est la condamner dans vingt ans
La députée LREM Samantha Cazebonne a indiqué qu'elle avait "l'intention" de déposer une proposition de loi visant à interdire aux moins de 16 ans d'assister à des corridas ou des combats de coqs, au nom de la protection des enfants contre toutes les formes de violences. Mais cette idée semble susciter des réticences au sein de LREM où l'on évoque une "initiative individuelle" de cette députée.
L'idée d'une telle interdiction a germé cet été après une polémique déclenchée par la présence de deux ministres, dont celui chargé de l'Agriculture Didier Guillaume, à une corrida à Bayonne, au grand dam des défenseurs du bien-être animal. A l'époque, la porte-parole de LREM Aurore Bergé s'était elle-même dite favorable à une interdiction aux mineurs, comme il en existe pour les films ultra-violents.