Imam de la mosquée Al Mouhsinine de Beaucaire, dans le Gard, le trentenaire avait été interpellé lundi soir puis écroué pour apologie du terrorisme et provocation publique à la haine raciale. Il s'en est défendu ce jeudi, en comparution immédiate, au tribunal de Nîmes.
L'homme encourait jusqu'à sept ans de prison. Le tribunal de Nîmes l'a finalement condamné à une peine de huit mois de prison avec sursis, un an d'interdiction d'exercer la fonction d'imam, ainsi qu'une amende de 1 000€ à verser à chacune des deux associations parties civiles.
L'homme était poursuivi pour "apologie du terrorisme en lien avec un service de communication publique en ligne", d'après un communiqué de presse du procureur de Nîmes. Il est accusé d'avoir incité à la haine contre les juifs sur son compte Facebook, dans au moins une publication a été supprimée depuis son interpellation.
Défendu par des fidèles
"Cette publication, c'est une erreur. J'ai toujours appelé à l'union et à la paix", s'est-il défendu en comparution immédiate, ce jeudi.
Lors de l'audience, des fidèles de la mosquée du Beaucaire sont intervenus en sa faveur. Ils ont décrit un homme au "discours modéré".
Mais pour l'avocate de l'Organisation juive européenne, partie civile du dossier, "il ne faut pas minimiser les faits, notamment dans le contexte actuel". "On n'appelle pas impunément au meurtre des juifs", a-t-elle également souligné.
Interpellé à Marseille
De retour d'un voyage en Arabie Soaudite, ce Nîmois d'une trentaine d'années avait été interpellé lundi soir, à l'aéroport de Marseille, dans les Bouches du Rhône. Mardi soir, le parquet a décidé de son maintien en garde à vue au commissariat de Beaucaire-Tarascon. Il a été placé en détention provisoire mercredi.
Imam depuis dix ans, il exerçait cette fonction à Valdegour, puis dans le quartier nîmois du Chemin-Bas, avant d'arriver à Beaucaire en 2020.
En 2016, le Conseil Français du Culte Musulman avait déjà demandé la fermeture d'une salle de prière du centre-ville de Beaucaire, après des accusations de prêches radicaux par les anciens propriétaires du lieu.