Au Grau-du-Roi, la vie continue au seaquarium malgré la fermeture

Le seaquarium du Grau-Roi dans le Gard est privé de ses visiteurs depuis deux mois, mais les soigneurs, en équipes réduites, continuent d'excercer leur mission principale : prendre soin de la faune marine.

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Même routine pour les animaux

Il est l’un des sites les plus visités en Occitanie : avec 380 000 entrées par an, le Seaquarium du Grau-du-Roi vit uniquement des entrées du public. Mais depuis deux mois, les couloirs et les parcs en extérieur sont déserts. Seuls quelques techniciens déambulent sur le site, leur mission continue : prendre soin de la faune marine malgré l’absence du public.

2 400 m2 sont consacrés à la découverte de la vie marine. 6 500 poissons issus de 500 espèces y vivent, il faut donc s'en occuper : "Le matin, on prépare les rations alimentaires puis on les répartit en fonction du poids et de la taille des animaux, chaque animal a sa ration alimentaire, c’est calculé pour la semaine. Tous les lundis matins, il y a la pesée. On suit leur évolution tout simplement et ensuite on passe toute la journée avec eux à les nourrir et à les entraîner. Le but pour nous est de nous assurer qu’ils soient en pleine santé. On fait beaucoup d’exercices médicaux, on s’assure qu’ils aient la bouche saine, qu’ils n’aient pas de problème ni de plaie. On les entraine à la visite du vétérinaire, à passer des tests, des échographies," nous dit Jérémy Nemoz, plongeur-soigneur au Seaquarium du Grau-du-Roi. 

Mais pas pour les techniciens 

Pour les animaux le rituel est le même, les habitudes ne changent pas et le manque du public ne se fait pas ressentir. Pour les techniciens, c’est plus difficile à supporter : "Pour moi, ça change pas mal de choses, nous dit Jéremy Nemoz, car je n’ai pas les rires des enfants. Je n’ai pas les questions des parents non plus. Je ne peux pas les sensibiliser à la préservation des espèces. Et ça, c’est très important on leur montre ce que font les espèces et on peut aussi leur parler des espèces qui sont menacées dans la nature."

Avec les mesures sanitaires, les équipes sont réduites. Deux équipes de trois techniciens se relaient sans jamais se croiser : "Il n’y a plus de contact, on se voit juste entre nous. Nous sommes en effectifs réduits, on se laisse juste des mots sur le palier pour se donner les bonnes informations au moment du roulement, mais sinon nous n’avons plus de contacts. C’est un peu glauque comme ambiance. On éteint les éclairages publics donc on se balade dans des couloirs sombres," confie Florian Besnard, plongeur-soigneur. 

Pas de visiteurs, pas de revenus 

Plus de visiteurs donc plus de revenus car le centre ne bénéficie d’aucune subvention. En juin dernier, un appel aux dons avait même été lancé pour assurer la survie du site. 

Mais de nouveau sans visiteurs ni date de réouverture programmée, le centre craint pour son avenir : "On nous dit que l’on va rouvrir à une date puis finalement non, donc il y a toujours un peu de stress évidemment. Tout dépend de ce qui va se passer par la suite, confinement ou non, certains aquariums n’ont pas réussi à s’en remettre donc forcément, nous de notre côté on se pose des questions," nous dit Laura de Keghel, plongeuse-soigneuse.

La réouverture des aquariums était initialement prévue le 7 janvier, mais avec le contexte sanitaire, cela semble de plus en plus incertain.

 

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