Le 2 décembre, une cinquantaine d'habitants de Quissac, village situé dans le Gard, à une trentaine de kilomètres de Nîmes, ont trouvé dans leur boîte aux lettres des tracts au contenu "antisémite, raciste, homophobe, sexiste et suprémaciste", provoquant l'indignation générale.
Une semaine après la découverte de tracts néonazis, la stupéfaction a laissé place à l'indignation dans les rues de Quissac, une petite ville de 3 200 habitants, plutôt calme, du Piémont Cévenol, située dans le département du Gard.
Sur le document anonyme distribué le 2 décembre 2023 dans plusieurs boîtes aux lettres de la commune, les habitants pouvaient lire : "Homme blanc, tu en as assez d'entendre les médias juifs mentir pour protéger les envahisseurs arabes et noirs qui violent, pillent et assassinent des blancs innocents ? Rejoins-nous pour rétablir la domination de la race blanche en Europe." Le tout parsemé de croix gammées.
Un rassemblement pour dire non à la haine
Deux mois après l'intensification du conflit israélo-palestinien, plusieurs partis de gauche, accompagnés d'organisations syndicales, se sont rassemblés dans ce fief de droite pour dénoncer des propos inacceptables. "Ces tracts ignobles sont porteurs d'un message antisémite, raciste, homophobe, sexiste et suprémaciste", s'indigne Michel Sala, organisateur du rassemblement et députés Nupes LFI de la 5e circonscription du Gard. "Il est de notre devoir, en tant que société, de condamner fermement toutes les formes de discrimination."
Nous étions nombreux ce soir à Quissac pour dire non à l'antisémitisme, au racisme et à l'homophobie !
— Michel Sala (@AvecMichelSala) December 8, 2023
Nous ne pouvons pas rester silencieux face à des discours et des actes qui cherchent à diviser, à discriminer et à déshumaniser.
Merci à tous d'avoir répondu présent ! pic.twitter.com/UDtEWVciV5
Une démarche soutenue par les habitants "Ça ressemble beaucoup à des tracts qui circulaient pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est assez glaçant et troublant, moi-même j'ai été effarée", raconte Nadia, une habitante de la commune voisine de Monoblet qui a tenu à faire le chemin en voiture jusqu'à Quissac.
Pour moi, ce tract était tellement minable qu'il ne méritait pas une manifestation, car c'est lui faire de la publicité, mais je connais bien Michel Sala, l'organisateur, donc j'ai quand même choisi de répondre présent à l'appel.
Une manifestante
Ces tracts sont le "lot d'un manque d'ouverture au monde, à l'autre, à la différence...", se désole de son côté Ludovic qui a habité à Quissac pendant dix ans. "C'est toujours les mêmes rengaines..."
Une enquête a été confiée à la gendarmerie du Gard pour retrouver les auteurs de ces tracts.
Quissac n'est pas la seule ville à avoir été la cible de tels tracts haineux. Le Vigan, 4 000 habitants, à 50km à l'ouest, a également eu une surprise du même genre dans ses boîtes aux lettres deux semaines auparavant. Tout comme Rouen (Seine-Maritime), Belfort (Bourgogne-Franche-Comté) ou encore Hébécourt (Somme).