Les organisations française, espagnole et portugaise de défense de la tauromachie ont annoncé s'être rassemblées au sein d'un "Conseil International de la Tauromachie" voué à promouvoir cette pratique de plus en plus contestée, en France et en Espagne.
"L'Espagne, la France et le Portugal s'unissent pour défendre et promouvoir la tauromachie", indiquent la Fondation du Taureau de combat (Espagne), l'Observatoire National des Cultures Taurines (France) et ProToiro (Portugal) dans un communiqué.
L'objectif de ce "Conseil International", dont la création a été actée mardi à Madrid, est notamment d'"informer les partis politiques ou les médias sur la réalité d'une culture identitaire et d'une importance majeure dans ces trois pays".
Il visera aussi par exemple à parvenir "à la reconnaissance des fêtes et traditions taurines comme patrimoine culturel immatériel" dans les pays où ce n'est pas le cas.
La corrida est inscrite à l'inventaire du "patrimoine culturel immatériel" de l'Espagne et l'Etat veille donc à ce titre à sa conservation. Mais elle est l'objet d'un débat passionné entre défenseurs des animaux et "aficionados".
L'an dernier, le Parlement régional des Baléares avait voté une loi interdisant la mise à mort des taureaux. Un texte visant à contourner la jurisprudence de la Cour constitutionnelle espagnole qui a annulé fin 2016 l'interdiction pure et simple de la tauromachie en Catalogne.
Autre archipel, les Canaries sont la seule région espagnole où l'interdiction des corridas est effective depuis 1991.
En France, la corrida est légalement autorisée depuis 1951 dans les départements où elle représente une "tradition ininterrompue", soit dans le sud du pays. Inscrite en 2011, puis retirée cinq ans plus tard, de l'inventaire du patrimoine culturel français, elle continue à susciter une vive controverse.
Le débat est aussi présent au Portugal, où selon un sondage commandé à l'Université catholique par la plateforme anti-corridas "Basta", 69% des Lisboètes sont contre les corridas dans l'arène du Campo Pequeno, la plus emblématique du pays, située en plein coeur de la capitale.
Le Parlement doit par ailleurs débattre le 6 juillet de deux textes sur le sujet.
Un soumis par le Parti des animaux et de la nature (écologiste) réclamant l'interdiction des corridas mais qui n'a pratiquement aucune chance de passer. L'autre du Bloc de gauche (BE, extrême gauche, soutien du gouvernement) qui propose la suppression des subventions et une diffusion télévisuelle seulement de 22H30 à 6H00.