En visite dans le Gard et l'Hérault, Didier Guillaume a promis des mesures rapides (exonération du foncier non bâti et décalage des cotisations sociales) pour les agriculteurs sinistrés. Mais il a également évoqué la révision du régime assuranciel agricole en prévision des futures canicules.
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Des aides sous forme de reports de charges
"On va essayer de prendre des mesures très rapides pour aider les agriculteurs, notamment l'exonération du foncier non bâti et le décalage des cotisations sociales"
La déclaration de Didier Guillaume lors du point presse dans les vignes brûlées des Costières ce vendredi rassurera-t-elle les agriculteurs victimes de la canicule? La promesse de la rapidité des aides est tempérée par le "on va essayer" et par la nature des aides : pour faire face à l'urgence, pas d'apport de trésorerie immédiat mais une annulation ou un simple report des futures charges (impôts et cotisations sociales). Bref, pas forcément de quoi affronter le futur proche pour les sinistrés dont certains ont dors et déjà 100% de pertes estimées sur la prochaine récolte.
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La solidarité...par les assurances!
Le ministre de l'Agriculture qui a visité ce vendredi matin des exploitations incendiées suite à la sêcheresse et la canicule a aussi appelé les agriculteurs à prendre conscience que "ce drame absolu se reproduirait".
Ce qui (était) centennal peut devenir aujourd'hui décennal et ce genre d'accident va continuer à arriver", a insisté Didier Guillaume.
Non seulement le ministre n'a pas annoncé que la solidarité nationale allait s'organiser en conséquence pour affronter le réchauffement climatique, mais les pistes qu'il dit exploiter depuis un mois sont radicalement différentes. Il veut inciter les exploitants à réformer leur régime assurantiel (c'est-à-dire être mieux assurés contre ces aléas moyennant finances).
L'idée, précise Didier Guillaume, est de le généraliser, protéger l'ensemble des agriculteurs contre ces aléas climatiques, et qu'ainsi "la solidarité puisse jouer".
Une solidarité qui serait de fait cantonnée à la profession, à l'exclusion du reste de la société.
Les agriculteurs premières victimes du réchauffement climatique
La canicule a eu "des effets catastrophiques sur les cultures et les élevages", a souligné cette semaine la Confédération paysanne, soulignant que l'évaluation des dégâts ne faisait "que commencer, car un épisode si extrême à cette période de l'année se fera sentir sur l'ensemble de la saison".
Au-delà des demandes d'indemnisation, certains agriculteurs relèvent que la profession est en première ligne face au réchauffement climatique et appellent à agir sur ses causes.