La phase visible des travaux de destruction de la tour Avogadro vient de débuter, ce mercredi 14 février 2024. D'ici fin juin, ce symbole du quartier Valdegour sera totalement détruit.
Du haut de ses 19 étages et de ses 60 mètres, vissée sur la colline de Valdegour, la tour Avogadro surplombe la ville de Nîmes depuis les années 1970.
Mais "cette verticalité n'a pas permis d'avoir de la mixité sociale et des logements de qualité", dénonce Julien Plantier, premier adjoint à la mairie de Nîmes. Aussi, "ce projet de déconstruction a un fort impact".
Ce mercredi 14 février 2024, le bâtiment entre dans la phase opérationnelle de sa déconstruction, un an et demi après le faux départ du début des travaux.
Retard des travaux
Les travaux en vue de la démolition de la Tour Avogadro avaient démarré en septembre 2022, après le relogement de toutes les familles, avec la sécurisation du chantier, l'installation d'échafaudages d’un ascenseur extérieur, ainsi que le retrait des éléments pouvant être recyclés.
Juste avant d'être suspendus puis reportés, alors que de l'amiante avait été découverte malgré les analyses effectuées en amont. Un surcoût estimé à 3,68 millions d'euros.
Quatre phases pour un chantier
Après un temps nécessaire de curage et de désamiantage, les travaux ont pu reprendre. Ce mercredi 14 février 2024, la tour entame donc la phase visible de sa déconstruction, les trois prochaines phases du chantier seront :
- L'écrétage
"Des minis-engins de déconstruction sont hissés en haut de la tour avec une plateforme élévatrice pour démolir le bâtiment, étage par étage".
Une étape qui ne concerne que les 13 étages supérieurs et qui devrait durer environ trois mois, "à raison d'un étage toutes les semaines", affirme Laurence Barduca-Fauquet, la présidente d'Habitat du Gard.
- Le grignotage à la pelle mécanique
"Une pelle mécanique équipée d'une pince ou d'un broyeur à béton, disposée sur le sol en proche périphérie du bâtiment le grignotera."
Cette phase nécessite environ un mois de travaux pour les six derniers étages de la tour.
- La remise en état du site
Pour une durée de deux semaines, la zone sera nettoyée, ainsi que les engins de chantier.
Cinq millions d'euros
Dans ce projet de rénovation urbaine s'inscrit un désir de "décloisonner les grands ensembles, les grands bâtiments où il y avait une concentration forte de la population".
L'objectif étant de "travailler sur une nouvelle architecture du quartier pour permettre de la transparence et une oxygénation de ces quartiers", explique Julien Plantier, le premier adjoint de la mairie de Nîmes.
Cette nouvelle architecture ne permettra pas de mettre un terme à toutes les difficultés, notamment celles du trafic de drogue mais elle participera à améliorer le quartier.
Julien Plantier - premier adjoint de la mairie de Nîmes
Au total, plus de cinq millions d'euros ont été investis dans le projet, un montant comprenant aussi bien les coûts techniques que l'accompagnement individualisé de chaque famille et de leur relogement.
Disparition d'un symbole
Âgée d'une cinquantaine d'années, la tour Avogadro représente pour Habitat du Gard tout ce qui n'a plus lieu d'être.
"On a bien compris les leçons du passé, aujourd'hui on ne fait plus ce type de constructions", estime Laurence Barduca-Fauquet, présidente d'Habitat du Gard.
La tour Avogadro c'est un symbole du point culminant de la ville de Nîmes. C'est le symbole de tout ce qu'on peut apporter comme oxygénation d'un quartier.
Laurence Barduca-Fauquet - présidente d'Habitat du Gard
Selon le bailleur social, "beaucoup de locataires ont voulu rester dans le quartier Valdegour", en effet, 17 familles ont été relogées sur la place.
Écrit avec Pauline Pidoux.