Des agriculteurs du Gard bloquent depuis jeudi matin l'autoroute A9, au niveau de l'échangeur de Nîmes-ouest. Ils exigent "la venue du ministre de l'Agriculture avec des annonces concrètes", faute de quoi ils ne lèveront pas leur barrage. Même combat à quelques kilomètres, toujours sur l'A9, à Gallargues.
Les mesures "supplémentaires" annoncées ce dimanche matin par le Premier ministre Gabriel Attal n'apportent "aucune avancée significative", a réagi le président de la FDSEA du Gard, David Sève.
"Pour l'instant, on n'a rien obtenu sur l'agriculture méditerranéenne, les fruits et légumes, la viticulture..." a expliqué le syndicaliste à l'AFP.
On demande la venue du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, mardi ou mercredi ici, avec des réponses concrètes. Sans ça, on ne lèvera pas le barrage sur cette autoroute qui symbolise l'entrée en masse des fruits, légumes et vins qui arrivent d'Espagne et nous tuent.
David Sève, président de la FDSEA du Gard.
Les gages du Premier ministre
Le Premier ministre Gabriel Attal, de retour sur le terrain, a promis ce dimanche "d'avancer vite" pour répondre à la colère des agriculteurs, sur fond de menace de "siège" de Paris par certains paysans qui estiment insuffisantes les premières annonces en faveur du secteur.
Il a déclaré qu'il envisageait des mesures "supplémentaires", aux niveaux national et européen, pour protéger les agriculteurs contre la concurrence déloyale d'autres pays qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes réglementaires.
Je sais bien que, à travers ces premières mesures (annoncées vendredi, NDLR), on n'a pas répondu encore à tout ce que je viens d'évoquer et ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs aujourd'hui. Et je suis résolu à avancer, avancer résolument, à avancer vite.
Gabriel Attal, Premier ministre à La Riche en Indre-et-Loire.
Peu auparavant, dans une ferme au nord-est de Tours, lors d'échanges à bâtons rompus avec des agriculteurs, il a été interpellé sur de multiples volets de la crise : baisse des revenus, retraites faibles, complexité administrative, inflation des normes, concurrence étrangère.
"Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voie les mesures que l'on peut prendre, supplémentaires, sur ces histoires de concurrence déloyale", a lancé le chef du gouvernement.
L'A9 toujours fermée entre Gallargues, Nîmes et Orange
L'A9, toujours coupée par des bottes de foin, des sarments de vigne, des engins agricoles et des manifestants à Nîmes, relie Orange dans le Vaucluse à la frontière espagnole via Montpellier, Béziers, Narbonne et Perpignan. La fermeture totale de cet axe autoroutier majeure sur 90km est un vrai problème pour les autorités et les usagers. Ainsi que l'A54 vers Arles et Salon-de-Provence.
Autre point noir dans le Gard, le barrage à proximité du péage de l'A9 à Gallargues-le-Montueux, au nord de Montpellier.
Depuis le début de la grogne des agriculteurs en Languedoc et en Roussillon, de nombreux camions étrangers ont vu leur cargaison de vin et de fruits et légumes vidée, pour protester contre une concurrence jugée déloyale par certains paysans français.