Contrairement à leurs collègues de départements voisins, des agriculteurs du Gard bloquent toujours ce samedi soir les péages de Nîmes-ouest et Gallargues sur l'A9. Ils attendent d'"autres mesures" du gouvernement, notamment pour le secteur viticole. Leur slogan : "Ici, on reste"...
Une nouvelle opération coup de poing a été menée ce samedi après-midi sur le rond-point de Gallargues-le-Montueux, dans le Gard. Un site stratégique, entre la RN.113 et l'A9, déjà occupé par les agriculteurs en colère.
Des groupes d'individus, pour certains cagoulés, ont pris pour cible des camions transportant des marchandises venant de pays étrangers, notamment du vin et des fruits et légumes en provenance d'Espagne.
Des concombres, des poivrons et des tomates brûlés
Les marchandises déchargées de force ont été détruites ou brûlées sur place. Les agriculteurs dénoncent un dumping tarifaire insoutenable et des règles sanitaires qui pénalisent les paysans français et sont nocives pour la santé.
On veut ouvrir les yeux du gouvernement. On ne peut plus continuer comme cela. On meurt et on nous met de plus en plus de contraintes. Aujourd'hui, on vise les produits des pays étrangers qui n'ont pas les mêmes règles phytosanitaires que nous et qui sont vendus bien moins chers.
Alexis Cornut, vigneron dans le Gard.
Sur le barrage de Nîmes, les agriculteurs, maraîchers, arboriculteurs et viticulteurs réclament de pouvoir vivre de leur récolte et de leur travail. Ils souhaitent l'instauration de prix garantis ou que les grands groupes n'achètent plus leurs produits à perte. C'est le message qu'ils ont fait passer à François Ruffin, député Insoumis de la Somme, venu en visite.
Sébastien, agriculteur à Redessan dans le Gard, aspire lui aussi à plus de régulation. Pour ce maraîcher, passé en bio il y a près de 10 ans, "il faut d'abord que le producteur puisse imposer ses prix à la grande distribution, évidemment conditionnés par des justificatifs qui prouvent notre coût de production".
Hier soir, ce qu'a dit Gabriel Attal était, pour nous, du chinois. Il ne parle pas la même langue que nous...
Sébastien, maraîcher à Redessan.
"Il faut retrouver des marges"
Tous les agriculteurs présents dénoncent des hausses de charges considérables et des prix de vente au mieux qui stagnent et au pire en baisse depuis 3 ans.
"On a une inflation qui a fait grimper les prix de 30 à 40% sur nos intrants. On n'a plus de marge. La moitié de ceux qui sont là n'existeront plus l'année prochaine. Donc croyez-moi que les gens sont motivés ! Quitte à tout perdre, autant rester !" assène le président du syndicat FDSEA 30, David Sève.
La circulation est restée fortement perturbée sur ce rond-point occasionnant d'importants bouchons.
Écrit avec A. Rozga.