Ils étaient encore 300 à manifester ce samedi 10 décembre 2022 à Nîmes pour dire non au contrôle technique obligatoire des deux-roues. Des motards très en colère venus du Gard, de l'Hérault et du Vaucluse
Ils ont encore voulu faire du bruit. Sur le parking du stade des Costières à Nîmes, on a compté jusqu'à 260 motos. Pilotes et passagers, plus de 300 personnes au total. Tous ont répondu à l'appel de la Fédération Française des Motards en Colère, pour redire leur opposition au contrôle technique obligatoire des deux-roues.
Pour Corine Fabreguette, secrétaire de la FFMC 30, ce contrôle technique est "une perte de temps et perte d'argent". "Ca ne sert absolument à rien, poursuit-elle, Les motards entretiennent leurs véhicules, nous ce qu'on voudrait, c'est que l'Etat entretienne ses routes !"
Le gouvernement envisage de faire passer un contrôle technique allégé aux deux-roues, pour moins de cinquante euros, dès le mois de juin 2023, Une note a déjà été transmise le 22 novembre aux directions régionales de l'équipement (DREAL), chargées de mettre ce contrôle en place,
Selon cette note gouvernementale, il s'agirait d'"un contrôle technique simplifié avec une diminution significative des points de contrôle" par rapport à celui des voitures, et "une mise en œuvre progressive en 2 étapes avec un contrôle visuel au départ" puis "un contrôle plus étoffé impliquant la prise de quelques mesures en utilisant des matériels dédiés (exemple: émissions de polluants)".
"Payer une fortune pour un contrôle visuel"
Mais pour Michel Fabreguette, coordinateur de la FFMC 30, ce contrôle simplifié n'a aucun sens comme il l'a expliqué à France 3 Occitanie.
On a l'habitude de surveiller nos pneumatiques et nos freins puisque c'est visuel. Nous n'avons pas besoin e personnes qui vont nous faire payer une fortune, entre 50 et 70 euros, pour faire un contrôle visuel. juste parce que des écologistes anti-motards de la région parisienne décident qu'il faut faire moins de bruit et moins de pollution.
Michel Fabreguette, coordinateur FFMC 30.
Et le porte-parole des motards en colère gardois d'ajouter que "les gens pourront toujours changer leur pot d'échappement avant le contrôle technique et le remettre après et faire toujours du bruit !"
Contrôle rétabli fin octobre par le Conseil d'Etat
Le Conseil d'Etat a rétabli fin octobre l'instauration de ce contrôle technique imposé par l'Union européenne pour protéger la sécurité des motards mais aussi l'environnement, et déjà appliqué dans de nombreux pays. L'application de cette mesure était prévue début 2023 avant son annulation par le gouvernement.
Le ministre des Transports Clément Beaune a rencontré depuis les associations écologistes qui demandaient l'application de la mesure mais aussi les associations de motards, vent debout contre ce contrôle, et les réseaux de contrôle technique.
50 euros maximum
Selon la note, le gouvernement "travaille en lien avec les fédérations du contrôle technique" pour que leur maillage territorial "soit suffisamment dense et que les usagers n'aient pas à parcourir une trop longue distance", et pour que "le prix du contrôle technique reste aussi bas que possible (il devrait normalement être inférieur à 50 euros)".
Une réflexion est aussi en cours pour "échelonner dans le temps le passage au contrôle technique du parc des véhicules de catégorie L", soit les voitures sans permis, "notamment pour éviter un pic d'activité dans les centres de contrôle technique suivi d'une période de faible activité". Clément Beaune avait indiqué début novembre que la règlementation européenne laissait "une marge de manœuvre importante" aux gouvernements, évoquant un contrôle "qui soit le moins pénalisant possible".
Les manifestants réunis à Nîmes ont annoncé un nouveau rassemblement le samedi 17 décembre prochain à Montpellier avec des motards "tous déguisés en père Noël".
Ecrit avec Camille Thomaso et AFP.