Quatorze parlementaires tenteront de trouver un compromis sur le projet de loi immigration en commission mixte paritaire, ce lundi 18 décembre. Seul député RN à siéger, Yoann Gillet représentera l'extrême droite du Gard et de la France entière. Sa ligne de conduite : lutter contre des mesures "nocives" et "immigrationnistes", quitte à laisser tomber le texte si son parti n'est pas satisfait.
Avec un tiers des députés RN répartis dans le sud de la France, ce n'est pas un hasard si un Occitan est convoqué pour défendre la position de l'extrême droite au sujet du projet de loi immigration. Elu dans la première circonscription du Gard, Yoann Gillet sera le seul à représenter le Rassemblement national en commission mixte paritaire, ce lundi 18 décembre à partir de 17h.
Cette délégation de quatorze parlementaires tentera de trouver un compromis sur le texte de loi immigration, dans la mesure où les deux chambres n'y sont pas parvenues pour l'instant. En cas d'échec de la commission, le texte sera définitivement abandonné et la Première ministre mise en danger.
Lors de la commission mixte paritaire, le @RNational_off restera sur une ligne claire et partagée par les Français :
— Yoann Gillet (@YoannGillet30) December 18, 2023
Non régularisation des clandestins et fermeté dans la lutte contre l’immigration !#PJLimmigration #CMP #LCI pic.twitter.com/yQnGgDxUFv
Yoann Gillet veut y défendre une position de fermeté. Sans retour en arrière sur la mesure qui vise à régulariser les travailleurs sans papier, il indique que son parti ne soutiendra pas le projet de loi.
La commission discutera le texte du Sénat
"Gérald Darmanin avait promis une loi visant à réguler l'immigration. Après les débats, il en ressort un texte immigrationniste", commente Yoann Gillet, ce lundi, auprès de France 3 Occitanie.
L'Assemblée nationale ayant d'emblée voté une motion de rejet préalable sur le texte, c'est pourtant une version droitière du texte - celle du Sénat - qui sera discutée en commission paritaire. Suppression de l'aide médicale d'Etat (AME), rétablissement du délit de séjour irrégulier... Les sénateurs ont majoritairement opté pour des mesures qui visent à décourager les candidats à l'exil.
Insuffisant selon Yoann Gillet. "Il faut aller plus loin. Expulser les délinquants étrangers, oui, mais avec des mesures réelles de reconduction aux frontières", assène le député gardois, qui rappelle que "seulement 8% des OQTF sont exécutées en France" (une statistique décortiquée par Franceinfo dans cet article).
Cette fois, pas de 49.3
Il y a en tout cas un point sur lequel le RN ne semble pas vouloir céder. La régularisation des travailleurs étrangers dans les métiers en tension, déjà limitée par le Sénat au mois de novembre, reste inacceptable aux yeux de Yoann Gillet.
Selon le député, l'article 4 bis du texte de loi revient à "récompenser des personnes pour être entrées illégalement sur le territoire et avoir été rémunérées 'au black' ". Selon lui, "c'est un mauvais message passé aux Français et cela risque de créer un appel d'air".
Sans un retour en arrière sur cet article, le Gardois pense que son parti se désolidarisera du projet de loi. "Avec un texte du 'en même temps' qui ne satisfait personne", Yoann Gillet ne se fait de toute façon pas d'illusion : peu de chances, selon lui, pour que la loi asile immigration survive à l'Assemblée. D'autant que cette fois-ci, Elisabeth Borne ne pourra pas avoir recours au 49.3.
Manifestations à Nimes, Mande, Tarbes, Albi
Seul représentant du Rassemblement national en commission mixte paritaire, ce n'est pas Yoann Gillet mais plutôt les quatre parlementaires LR et les six autres centristes qui orienteront le débat, ce lundi en fin d'après-midi.
Loin des frictions législatives et des convictions du député Gardois, un collectif de plusieurs associations et organisations politiques de gauche appelle à se rassembler ce lundi 18h, à Nîmes, Mande, Albi et Tarbes. Leurs mots d'ordre ? "Non à la Loi Darmanin" et "solidarité envers les sans-papiers".