Philippe Berta, natif de Besançon a fait ses études scientifiques à Montpellier. Elu député du Gard depuis 2017, le voici désormais à la tête du groupe de travail sur la recherche sur le Covid-19 à l'Assemblée Nationale. Ce généticien moléculaire professeur des universités a 60 ans.
Ce groupe de travail doit faire un état des lieux de la recherche sur le Covid-19 à destination des Parlementaires. Mais aussi, veiller au contrôle des moyens mis en oeuvre pour cette recherche et préparer l'avenir avec un meilleur fonctionnement.
Sa mission : le suivi, l'accompagnement et la facilitation des travaux de recherche sur le virus et les traitements possibles.
Les informations et conclusions sont attendues autour du 15 mai.
Qui fait quoi ? à un moment T...
Le groupe de travail va auditionner des groupes industriels, pharmaceutiques, des scientifiques, des chercheurs, des analystes, des experts médicaux virologues ou biologistes, les responsables des études cliniques en cours, ou encore des spécialistes de la décontamination.
Je crois qu'il y aura une question à se poser demain, pour être efficaces et réagir rapidement en cas de crise sanitaire : créer une structure qui coordonne en permanence trois acteurs majeurs qui doivent travailler ensemble, la recherche, la santé et l'industrie" a-t-il confié à nos confrères de La Tribune Occitanie.
Le but est aussi d'entendre des experts, de comprendre les raisons des retards ou des erreurs s'il y en a eu.
Ce n'est pas le moment des polémiques !
Joint par téléphone ce mardi par France 3 Occitanie, Philippe Berta précise : "Il faut faire le point sur les systèmes de diagnostics et sur les possibilités thérapeutiques et les essais cliniques notamment en Europe".
"Depuis la première épidémie de Covid, au début des années 2000, déjà en Chine, on sait que le mode d'action des Coronavirus est identique à 98%, on connait les modèles cellulaires mais on n'a pas depuis investit dans la recherche de traitements et de vaccins. Pourquoi ? Il y a près de 20 ans, il y avait eu peu de mortalité, 786 décès. (...) Il y a environ 30 souches de Coronavirus dont la chauve-souris est un réservoir à virus".
Philippe Berta exerce sa mission avec Sandrine Josso, député LREM de Loire-Atlantique, et aux côtés de 10 autres parlementaires, dont l'Héraultaise Muriel Ressiguier (LFI) et Danielle Hérin élue de Carcassonne (LREM).
Le groupe de travail a été installé vendredi 10 avril et une première réunion à distance a déjà eu lieu.
La mission peut aussi poser des questions. Comme celle de savoir jusqu'où un Etat peut peser sur les groupes internationaux pour interdire les délocalisations de certaines activités. Ou conditionner leur développement dans notre pays à des "relocalisations stratégiques". La filière pharmaceutique est la première visée.
"Pourquoi presque tous les principes actifs de nos médicaments sont produits en Chine et assemblés en Inde ? Cela crée des manques de stocks en France, des délais de livraison importants. Sans parler des fausses molécules chinoises qui envahissent l'Afrique faisant 100.000 morts par an et celles qui sont vendues sur Internet...".
Un scientifique et généticien reconnu
Après un doctorat en biochimie et pharmacologie, et des études en génétique à Montpellier, le député gardois de 60 ans devient chercheur au CNRS, avant d'intégrer en Grande-Bretagne une équipe de recherche sur le cancer.
Il devient directeur de recherche à l'INSERM et directeur du Centre universitaire de formation et de recherche de Nîmes de 2004 à 2007.
Il est professeur des universités en biologie, génétique, biochimie, biotechnologie, à l'Université de Nîmes. Aujourd'hui, il est rattaché à l'INSERM-unité 1047 (virulence bactérienne et maladies infectieuses) depuis une dizaine d'années.
Député MoDem-LREM du Gard, depuis 2017, il est aussi candidat aux élections municipales de 2020 sur la liste Lachaud à Nîmes, en position non-éligible, en raison de la loi sur le cumul des mandats.
