A Nîmes, le Syndicat français des artistes s’est mobilisé ce mardi pour alerter sur leur situation en cette période de crise sanitaire. Sur le parking de la salle de musique Paloma, 80 personnes issues du monde du spectacle se sont rassemblées.
Sur le parking de la plus grande salle de musique de Nîmes, Paloma, 80 artistes, musiciens, intermittents, danseurs, auteurs et bien d’autres, se sont rassemblés en Assemblée Générale pour réfléchir à des actions à mener pour défendre leur secteur d’activité. Ils ont répondu à l'appel du syndicat français des artistes (SFA-CGT).
Le manque d’évasion
Pour eux, les perspectives de reprises d’activités semblent lointaines. Si les droits à l‘assurance chômage des intermittents du spectacle ont été prolongés jusqu’en août 2021, de nombreux artistes et techniciens se trouvent "précarisés" par la baisse- sans précédent de leur revenu.
Aujourd’hui la situation est vraiment de plus en plus dure, effectivement on a eu l’accord de cette année blanche qui nous permet juste de remplir le frigo et de payer les crédits que l’on a.
Mais au-delà de la détresse financière, c’est le manque de jouer devant un public qui traumatise le plus ces artistes : "Notre situation est vraiment très difficile car on ne peut plus jouer, on ne peut plus s’exprimer. Et l’autre souci c’est que l’on a du mal à voir une vue sur les mois qui arrivent du fait qu’aucune structure évènementielle, aucune mairie, n’a de vue là-dessus. Donc pas de contrats en perspective, et pas d’avenir au niveau de notre métier, et je ne suis pas le seul, on se réunit, on s’appelle pour en discuter," ajoute le musicien.
Ce qu'ils veulent aujourd'hui, c'est travailler : "Le plus difficile, c'est l'incertitude et le manque de visibilité. Après comme tout le monde, nous avons besoin de nous évader aussi et donc le spectacle est un bon moyen pour s’évader. Et le fait de ne plus réussir à rêver, nous sommes en train de perdre une super dynamique, on a besoin de moments de convivialité, de moments festifs," rapporte Denis Lanoy, du syndicat francais des artistes SFA-CGT.
Besoin de garder le lien
Parmi les pistes étudiées par les artistes présents, une reprise en douceur avec la mise en place de petits concerts.
Je pense que des solutions, il peut y en avoir, nous en avons évoquées pas mal. Comme par exemple commencer à faire des petits concerts dans des petites structures en respectant les gestes barrières.
"On le voit d’ailleurs en Espagne et dans d’autres pays d’Europe. Ce sont des petits concerts où les gens ont le masque, aujourd’hui on ne parle pas de gros concerts dans les arènes avec 10 000 personnes évidemment, nous pensons que ça c'est possible" rappelle Alain Clément, musicien.
Pour les aider dans cet avenir incertain, les acteurs de la culture comptent également sur les commandes publiques : "La commande publique peut être très importante dans les mois à venir car on peut grâce à ça garantir la proximité avec le public. Si on fait une commande publique à un plasticien par exemple, pour une installation dans un espace public, une école dans un village, c’est le moyen d’avoir du lien avec un créateur dans un village. Donc la commande publique risque d’être fortement importante," nous dit Denis Lanoy, du syndicat francais des artistes SFA-CGT.
Ils ont également sollicité des rendez-vous avec les députés gardois.
La vie continue lentement à Paloma
Le directeur de la salle, Fred Jumel, nous confie que, pour l’instant la salle de musique fait partie des lieux préservés : "C’est un lieu qui est subventionné, les subventions viennent pallier les frais de fonctionnement de la structure. Là où l’on est inquiet c’est par rapport à la reprise car ça ne va pas reprendre du jour au lendemain normalement."
Grâce à ces subventions, la vie à la salle peut continuer. Tout est mis en œuvre pour que les artistes puissent répéter : "Aujourd’hui on a ouvert notre scène à des artistes régionaux, donc on a quasiment des résidences tous les jours. On crée des supports de communication, pour aider ces artistes à valoriser leur création même si ce sont des créations qui ne peuvent pas jouer pour l’instant."
"Mais il faut que l’on garde espoir, que l’on essaye de continuer à créer car il faut être prêt pour le jour où il faudra rouvrir", conclut le directeur.