Des enseignants et chercheurs en psychologie clinique et psychopathologie de l'université de Nîmes ont réalisé une étude sur les dangers du confinement. Les effets psychologiques du premier confinement sont importants, 56% des participants montrent des troubles anxieux ou dépressifs.
Cette étude a été menée auprès de 3.763 personnes sur l'ensemble de la France. Recrutées sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, les participants, à 80% des femmes, ont répondu à un questionnaire post premier confinement.
La moyenne d'âge est de 37 ans, pour un panel allant de 18 à 87 ans.
30% des personnes ayant répondu sont célibataires et 60% sont en couple. 95% ont un niveau BAC ou plus. Et aucune n'avait d'antécédents psychologiques.
Des symptômes dépressifs notamment chez les jeunes
56% de l'échantillon témoignent de troubles ou symptômes d'anxiété et/ou de dépression, alors qu'ils n'en avaient aucun avant le confinement du printemps. Ils se traduisent par une altération ou une modification de l'humeur et de l'anxiété. Et par une grande fatigue et de la tristesse sur plus de 2 semaines.Parmi eux, 30% souffrent de troubles légers, troubles alimentaires, de l'appétit, du sommeil, pensées négatives ou aucune volonté d'activité.
15% signalent des troubles modérés et 12% des troubles sévères ou assez sévères.
27% du panel montrent un risque suicidaire. Soit environ 1 cas sur 4. Et parmi eux, 20% des participants étaient dans une désespérance significative et surtout caractéristique d'un passage à l'acte.Les niveaux de dépression et d'anxiété sont très représentés dans notre échantillon d'étude. Plus d'un participant sur 2 a des symptômes pouvant être qualifiés de "pathologique". Grâce aux études antérieures, notamment en Chine, on s'attendait à cela mais l'intensité des chiffres est inhabituelle. La plus grosse surprise vient des risques suicidaires... des idées et surtout des possibles passages à l'acte. Les personnes fragiles sont encore plus vulnérables à l'arrivée du déconfinement.
Des résultats inquiétants, également répartis sur l'ensemble de la France, alors que pour le premier confinement, l'épidémie de Covid-19 était plus forte dans 3 régions, notamment Grand Est et Île-de-France.Le profil type le plus à risque et vulnérable est une jeune femme de 18 à 25 ans, étudiante, vivant seule, dans un lieu restreint avec peu de ressources et des cours en distanciel.
Les jeunes sont la tranche d'âge la plus touchée par les effets psychologiques du confinement et par l'isolement social.
Dans des études menées en Chine, lors des confinements de la pandémie de Sras, au début des années 2000, il a été prouvé que ces symptômes pouvaient perdurer jusqu'à 2 à 3 ans après le déconfinement.
Des angoisses et des accroissements des addictions
Les phénomènes d'anxiété, de stress et de dépression s'accompagnent souvent de comportements addictifs. Alcool, drogue, médicaments, boulimie, jeux vidéos...
Ces dérivatifs articifiels sont toujours des actes négatifs pour la santé. Censés réconforter ou inhiber le cerveau, sur la durée, ils ne font que dégrader la santé physique ou psychique de la personne déprimée.
Ces troubles sont amplifiés par le phénomène de "rumination" et de manque d'estime de soi que l'isolement accroit.
Des aides et des soutiens psychologiques pour éviter les addictions
Toutes les recherches montrent que la rupture de l'isolement, le dialogue même virtuel sont bénéfiques pour les sujets anxieux et surtout dépressifs. Le maintien des soins pour les personnes déjà en traitement est indispensable pour ne pas sombrer.Des aides préventives pour les populations à risque sont recommandées.
Tous ces troubles et le stress peuveut être gérés par des programmes de thérapies cognitives et comportementales à distance. Ce sera la prochaine étape pour les enseignants de l'université de Nîmes qui pour cela doivent s'associer à la plateforme psy.link.