Covid et Couvre-feu à Nîmes : restaurants et bars à l'arrêt, "toute l'économie est menacée et c'est très inquiétant"

Jeudi 22 octobre, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé que 8 départements d'Occitanie sont placés en zone d'alerte maximale. Le Gard est particulièrement touché. A partir de minuit, ce vendredi, le couvre-feu est instauré. 

A minuit, ce vendredi 23 octobre, le couvre-feu sera mis en place dans le Gard et ce, pendant 6 semaines. Il sera impossible de sortir de chez soi entre 21h et 6h du matin sauf sur justificatif. Les bars seront fermés et les restaurants baisseront le rideau à 21h. Pour les événements sportifs, la jauge d'accueil est réduite à 1000 spectateurs. Si la célébration se termine après 21h, elle se déroulera à huis clos. 

Le département placé en alerte maximale

Ce n'est pas une surprise pour le Préfet du Gard, Didier Lauga. Il qualifie la situation sanitaire dans le département de "très grave". Alors que le seuil fixé par le gouvernement est de 250 personnes atteintes par le Covid-19 sur 100 000 habitants, le taux d'incidence à Nîmes dépasse largement la moyenne : "Sur Nîmes, on est un peu inférieur à 400. Donc avec des chiffres pareils...".
 

Je pourrais en citer beaucoup d'autres par catégorie d'âge qui sont tous aussi catastrophiques

Didier Lauga, Préfet du Gard

 

Dans une série de tweet, la députée du Gard, Françoise Dumas fait aussi le point sur la situation dans son département. Elle parle d'un "risque de saturation des services hospitaliers". Elle appelle à la responsabilité : "Face au Covid nous devons tous être responsables, respecter les gestes barrières, le port du masque et le couvre-feu, appliquer les règles de distanciation physique. Pour soi et pour les autres". La députée écrit aussi quelques mots pour les personnes touchées par la crise. 
 

Le tourisme, 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires 

Dans le Gard, l'économie repose sur la restauration. Le président de L'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) dans le département est inquiet : "Malheureusement, ça nous fait nous reprojeter quelques mois en arrière". Denis Allegrini ajoute : "C'est toute une économie qui vit, chez nous dans le Gard, au travers des restaurants, des bars, des hoteliers et des discothèques. Aujourd'hui, tout ça est menacé et c'est très inquiétant". Le tourisme est la première industrie du département. Elle représente 20 000 emplois, 1 milliard d'euros de chiffres d'affaires et un millier d'entrepreneurs.
 

Aujourd'hui, tout ça c'est à l'arrêt

Denis Allegrini, président de l'UMIH dans le Gard


Devant la télévision, les restaurateurs écoutent la conférence de presse de Jean Castex. Le Premier ministre annonce que 8 départements d'Occitanie passent en alerte maximale : "C'est dur à encaisser" déclare Benjamin Delprat, gérant d'un bar musical. Il ne sait pas encore s'il va devoir fermer totalement ou à 21h : "Si on ferme intégralement, ce sera un peu un soulagement parce qu'au moins ça va nous enlever des soucis de planning et d'organisation." Il ajoute : "C'est une grande tristesse. Beaucoup d'années de travail qui s'arrêtent.

Le soir, 70% de l'activité

Gilles Carrier, gérant aussi d'un établissement, s'attendait à la mise en place de ces nouvelles mesures : "Ce n'est pas une surprise. Cela aurait été mieux de pouvoir passer le week-end tranquille et en dehors de la période de vacances scolaires. Le mois de novembre est naturellement un mois qui est calme en restauration donc ce ne sera pas une perte énorme". Cela fait 6 ans qu'il est gérant et 70% de son activité se fait le soir : "On va se recentrer sur le midi. Et surtout, on va ouvrir les après-midi. On va essayer de faire une animation avec des crèpes, des gauffres, des churros pour  faire venir la clientèle". 

Les salles de sport fermées 

"Un grand sentiment d'injustice et d'incompréhension", c'est la réaction de Nicolas Mousques, président des clubs de sport du groupe Impulsion. Avec ces nouvelles mesures, 95% de ses clubs en France vont fermer. Dans les départements de l'Hérault et du Gard ça représente 17 clubs. "Mon métier est de faire faire du sport aux gens dans des conditions de sécurité. Cela nous a demandé beaucoup d'investissements à la sortie du confinement. Et aujourd'hui, on ferme nos clubs. Je peux entendre le principe du couvre-feu mais laissez nous faire du sport de 6h du matin à 21h." Sur les 17 clubs dans le Gard et l'Hérault, la perte financière s'élève à 160 000€ par mois. 
 
En raison de la situation sanitaire, les événements de la ville de Nîmes de ce week-end sont annulés et reportés. 
 

 
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