Six légionnaires passés par Nîmes ont été présentés à un juge vendredi 22 octobre. Ils sont soupçonnés d'être à la tête d'un réseau de prostitution national. Ils ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé, traite d'êtres humains, blanchiment et placés en détention provisoire à Marseille.
Ils sont soupçonnés d'avoir organisé un réseau de prostitution nationale. "Six légionnaires du régiment de Nîmes ou qui y seraient récemment passés au cours de leur carrière militaire, été présentés à un juge de la JIRS de Marseille ce vendredi 22 octobre", précise Dominique Laurens, procureure de Marseille. Ils ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé, traite d'êtres humains, blanchiment et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Tout comme la femme de l'un d'eux.
Arrêtés à Nîmes et dans les Bouches-du-Rhône
Une information révélée par nos confrères de Midi libre et confirmée par Eric Maurel, le procureur de la République de Nîmes. Les légionnaires ont été interpellés mardi 19 octobre à Nîmes et dans les Bouches-du-Rhône par les policiers du Raid et de l'Office central de lutte contre la traite des êtres humains (OCRTEH) dans une enquête portant sur un réseau national de proxénétisme. Les suspects sont originaires des pays de l'Europe de l'Est.
Contacté, le 2ème Régiment Etranger d'Infanterie de Nîmes, base d'affectation des suspects, n'a pas souhaité commenter l'affaire en cours.
Préservatifs et standardistes
L'enquête a commencé en novembre dernier. Une prostituée ukrainienne a été contrôlée par des douaniers de Saint-Nazaire. En possession d'une importante somme d'argent et d'une quantité importante de préservatifs, elle aurait reconnu qu'elle se prostituait au sein d'un réseau dirigé depuis Nîmes. Le 10 décembre 2020, la JIRS de Marseille ouvrait une enquête préliminaire qui était confiée à l’OCRTEH, au SRPJ de Montpellier et à la DDSP de Loire-Atlantique. Les investigations menées dans le cadre de l’enquête préliminaire mettaient en lumière un vaste réseau de proxénétisme sur tout le territoire national géré depuis Nîmes par d’anciens et actuels légionnaires originaires d’Europe de l’Est.
Ce réseau exploitait au moins une quarantaine de jeunes femmes âgées de 20 à 30 ans.
Proxénétisme aggravé
Le 16 février 2021, une information judiciaire était ouverte des chefs de proxénétisme aggravé en bande organisée, blanchiment du produit de faits de proxénétisme aggravé en bande organisée, de traite des êtres humains en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission de crimes. "L'enquête confiée à la JIRS ( Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille) a permis de mettre au jour un réseau de prostitution organisé depuis la capitale du Gard", confirme Dominque Laurens, procureure de Marseille.
Les mis en cause qui faisaient principalement venir des jeunes femmes originaires des Pays de l'Est se chargeaient de la location d'appartements, de la diffusion d'annonces sur internet et même de recruter des standadistes pour les rendez-vous avec les clients.