Le gouvernement prépare un décret dans lequel sera prévue une distance minimale entre les champs traités avec des pesticides, et les habitations. Avant le décret, les agriculteurs du Gard font savoir qu’ils ne veulent pas d’une zone tampon trop grande.
Rien n’a encore été décidé par le gouvernement : et pour cause, le sujet est sensible. Avant la publication d’un décret, prévue pour début 2020, sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d’épandage de pesticides, une consultation publique a été lancée. Dans le Gard comme dans le reste du pays, les agriculteurs ont leur avis : pas question de leur imposer des distances minimales trop importantes. Dans le département, plus de 20% des surfaces cultivées pourraient disparaître si la distance était fixée à 150 mètres.
150 mètres, c’est la distance qu’a choisie d’appliquer le maire de Langouet, en Ile-et-Vilaine, dans un arrêté municipal. Mais le gouvernement propose lui plutôt une distance de dix mètres pour les cultures hautes (vignes ou arbres fruitiers), et de cinq mètres pour les cultures basses (comme les céréales). Pas assez pour les associations écologistes, mais déjà trop pour les agriculteurs. Pour eux, cela revient en effet à réduire leurs parcelles, puisqu’ils ne pourraient pas traiter les parties les plus proches des maisons.
"Décaler les maisons"
"Les cultures qui sont là sont des cultures pérennes, ce n’est pas à nous d’arracher des pieds de vigne mais aux constructeurs de décaler les maisons", objecte Delphine Fernandez, présidente des Jeunes Agriculteurs 30. En d’autres termes, les agriculteurs souhaiteraient ne pas être les seuls à faire des efforts.
Les permis de construire sont délivrés par les maires, ce sera donc à eux de trancher. En attendant, la consultation publique s’achève à la fin du mois. Les résultats seront centralisés et analysés, avant l’élaboration d’une charte nationale. Mais dans le cas où des chartes locales auraient été signées, ce sont ces dernières qui prévaudront.