Antonia Jiménez, rare femme dans le monde masculin de la guitare flamenca, était pour la première fois mercredi invitée à se produire en tant que soliste au festival de flamenco de Nîmes, l'un des principaux rendez-vous de cette musique en France. 
    
 

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L'Andalouse Antonia Jiménez a un parcours plutôt atypique au royaume de la guitare flamenca. Elle a en fait l'instrument de se propre liberté en brisant peu à peu les barrières d'un monde professionnel presque exclusivement masculin.

Née en 1972 à Puerto de Santa Maria dans la province de Cadix, terre de flamenco dans le sud de l'Espagne, Antonia, issue de famille pauvre, a grandi avec les gitans. 

Dans sa propre famille typiquement andalouse, on "n'accordait pas beaucoup de valeur à l'art". Son père, chauffeur de bus et sa mère, qui s'occupe des quatre enfants, n'ont "jamais pris très au sérieux" sa passion pour la guitare flamenca.

 

J'ai dû me montrer très insistante ! raconte l'artiste à l'AFP.


A trois ans, sur un marché, la petite dernière de la famille s'agrippe de toute ses forces à une mini guitare jusqu'à ce que sa mère consente à la lui acheter. Elle en fait son jouet favori. 

La petite fille demande ensuite aux Rois mages - (l'équivalent du Père Noël en Espagne ) - une vraie guitare mais reçoit une poupée. Furieuse, elle la brise contre un mur, obtenant dès le lendemain l'instrument demandé. 

Elle apprendra à jouer de manière totalement autodidacte, tout en dévorant des yeux à la télévision les mains virtuoses du guitariste Paco de Lucia, un des monstres sacrés du flamenco.  A l'âge de 13 ans, elle suit l'enseignement traditionnel d'un professeur et commence à accompagner des classes de danse flamenca, gagnant ses premières pesetas.
 
La guitare flamenca lui permet de voyager pendant une décennie dès l'âge de 18 ans de la Norvège aux Pays-Bas
en passant par Londres ou le Japon, où elle devient totalement professionnelle lors d'une résidence d'un an.

En 2000, l'artiste andalouse s'installe à Madrid où elle rencontre "une génération d'artistes jeunes, géniaux et dépourvus de préjugés" dans le milieu de la danse flamenca comme Marco Flores et Olga Pericet.


Les femmes musiciennes discriminées 


Au cours de sa carrière, elle a connu bien des discriminations en tant que femme guitariste : par exemple, des producteurs ont contesté avec vigueur le choix de la seule femme sur des centaines de guitaristes auditionnés.

Car dans le monde du flamenco, les femmes sont nombreuses comme danseuses et chanteuses mais pas à la guitare.

"J'ai dû rompre une barrière pour entrer dans un milieu professionnel presque exclusivement masculin dans lequel règne une compétition très dure", résume-t-elle, notant qu'il n'y a toujours pas de femme guitariste dans les "tablaos", ces bars ou salles de flamenco intimes, passages essentiels pour se confronter à l'improvisation.
  

Pour cette féministe revendiquée, jouer de la guitare flamenca fait partie "de la lutte fondamentale" pour les droits des femmes, particulièrement en Espagne, où "le Franquisme (période de dictature entre 1939-1975) a été dévastateur, faisant perdre aux femmes 40 ans d'évolution". 
    
A 47 ans, la guitariste était pour la première fois mercredi invitée en tant que soliste par le festival de flamenco de Nîmes, l'un des principaux rendez-vous de cette musique en France. 

30 ans de flamenco à Nîmes

Le festival Flamenco de Nîmes, qui fête ses 30 bougies cette année, dure du 9 au 19 janvier 2020. Il est organisé par le théâtre de Nîmes.

De grands artistes espagnols sont souvent programmés mais ses organisateurs se targuent aussi de révéler de nombreux talents du chant, de la guitare et de la danse qui perpétuent la tradition de l’art andalou dans les régions du Sud de la France et de rester connectés avec une scène régionale qui fourmille de bons artistes.

Pendant la durée du festival, de nombreuses expositions fleurissent un peu partout dans la capitale gardoise, comme en atteste ce reportage tourné au Bar du Prolé :

 



    



 
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