Fusillades à Nîmes : CRS à demeure, enquêteurs supplémentaires, rénovation du quartier, Gérald Darmanin annonce une série de mesures

Le ministre de l'Intérieur a annoncé, ce vendredi 25 août, une série de mesures pour améliorer la situation sécuritaire dans le quartier de Pissevin, à Nîmes dans le Gard. Deux jeunes ont été tués cette semaine sur fond de guerre de territoire entre trafiquants de drogues.

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Alors qu'il était ce vendredi 25 août en déplacement à Nîmes, dans le Gard, pour rencontrer les policiers et les élus au lendemain d'une nouvelle fusillade à Pissevin, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a annoncé une série de mesures pour améliorer la situation sécuritaire du quartier.

Depuis le début de la semaine, deux jeunes ont été tués par balles, sur fond de guerre de territoires entre trafiquants de drogues. L'un d'eux n'avait que 10 ans.

Des renforts et un nouveau commissariat

Outre le récent déploiement de la CRS8, une unité de policiers spécialisés dans la gestion des violences urbaines, le locataire de la place Beauveau a déclaré que "60 CRS, seront à demeure au moins jusqu'à la fin de l'année pour pilonner les points de deal", comme à Marseille.

Le ministre a également confirmé l'arrivée de 15 OPJ (Officiers de Police judiciaire) depuis Paris, pour aider leurs collègues nîmois dans leurs enquêtes, ainsi que la création d'un GIR (Groupe interministériel de recherche), basé à Nîmes, "pour enquêter spécifiquement sur le blanchiment de l'argent de la drogue".

Gérald Darmanin s'est enfin déclaré ouvert à la demande du maire de Nîmes de rouvrir un commissariat dans ce quartier de Pissevin. "J'ai chargé monsieur le préfet d'ici un mois de trouver les moyens d'implanter ce commissariat de police municipale et nationale dans ce quartier", a précisé le ministre, affirmant que les effectifs policiers ont progressé de 40 % depuis cinq ans dans la préfecture du Gard.

Cela ferait ainsi de Nîmes la ville comptant le "plus de services enquêteurs en France" par habitant, selon le ministre, ajoutant qu'il reviendrait en octobre prochain pour faire le point sur ces différentes mesures.

"On aurait voulu des effectifs pérennes"

De son côté, le syndicat Alliance Police nationale a salué des mesures qui vont dans le bon sens, notamment la création d'un GIR, mais émet toutefois quelques réserves. "L'arrivée de 15 OPJ supplémentaires est une bonne chose, mais ils retourneront à leur service d'origine après leurs enquêtes, de même pour les CRS", regrette François-Xavier de Bonneville, secrétaire départemental adjoint de la police nationale du Gard. "On aurait voulu des effectifs pérennes, à Nîmes, mais aussi dans d'autres villes du Gard comme Alès ou Bagnols-sur-Cèze, où les trafics de drogue sont aussi très présents."

Le syndicaliste se dit également mitigé en ce qui concerne le projet de commissariat à Pissevin. "Dans ce genre de quartier, je crains que les gens qui ont vraiment besoin de se confier à la police renoncent de peur d'être repérés par les trafiquants en entrant dans les locaux et de subir des pressions ensuite. Après, si ce sont des renforts qui alimentent ce poste, pourquoi pas, mais s'il faut des effectifs déjà présents ailleurs, j'ai un peu peur que ça revienne à déshabiller Paul pour habiller Jacques, comme on dit."

Point qui n'a pas été abordé jusqu'ici par Gérald Darmanin, la réponse judiciaire. "On aimerait que soient appliquées des peines plus conséquentes pour les jeunes auteurs de trafic. On voit très souvent des mineurs interpellés avec une arme de poing ou de la drogue sur eux et qui sont condamnés à des peines assez légères. Les juges des enfants tiennent compte de leur très jeune âge, ça peut s'entendre. Mais le problème, c'est que cette clémence est exploitée par les trafiquants, ils emploient des enfants car ils savent qu'ils ne risquent pas grand-chose..."

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