De 19h à 3 heures du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi, une vingtaine de jeunes du quartier des Escanaux à Bagnols-sur-Cèze a brûlé voitures, poubelles et commis des actes de vandalisme en s’opposant aux forces de l’ordre. Les CRS sont appelés sur place dès ce jeudi soir.
C'est vers 19 heures que les évènements ont commencé : des jeunes tentent de pénétrer dans l'appartement de la famille d'un complice présumé dans l'assassinat d'un bagnolais en avril dernier dans la commune de Pouzilhac. La mère du jeune homme, affolée, appelle la police.
A l'arrivée des forces de l'ordre, tout dégénère dans un jeu de chat et de la souris dans le quartier. Et l'obligation pour les policiers d'appeler en renfort une vingtaine de collègues face à des jeunes renforcés eux aussi par d'autres du quartier.
Au final, un bilan de 2 voitures incendiées, 2 autres renversées et une quinzaine de conteneurs à ordures brûlé.
La libération d’un complice présumé d'assassinat
Ce serait la libération d’un homme soupçonné d’avoir participé à l’assassinat d’un habitant de Bagnols-sur-Cèze dans la commune de Pouzilhac le 21 avril dernier, qui aurait mis le feu aux poudres. Une affaire élucidée cette semaine par la Section de recherche de gendarmerie de Nîmes avec l’arrestation d’un suspect qui a avoué l’assassinat et la calcination du corps de la victime. Si celui-ci a été écroué, l’un de ses complices présumés mis en examen après garde à vue comme témoin assisté a lui été remis en liberté.
L’homme serait revenu à son domicile dans le quartier des Escanaux, quartier où réside aussi la famille de la victime. Des jeunes auraient tenté de pénétrer de force dans son appartement. La police a pu évacuer la famille alors que les évènements dégénéraient.
"De l'inconscience complète !"
Parti ce matin faire le tour des dégâts et rencontrer les habitants du quartier, le maire Jean-Yves Chapelet ne décolère pas :
Je ne juge pas la décision de justice qu'est cette libération, mais ne pas l'avoir accompagnée d'une mesure d'éloignement, c'est de l'inconscience complète ! La personne mise en examen pour complicité d'assassinat habite dans la même cage d'escalier que la famille de la victime !
C'est mettre le feu aux poudres. Ce serait un chef de service qui me ferait ça, il se ferait remonter les bretelles !
Contacté, le Procureur de Nîmes n'a consenti aucun commentaire.
Après avoir réuni une cellule de crise, le maire a de son côté demandé au préfet du Gard un renforcement des moyens de sécurité : une compagnie de CRS sera positionnée dans le quartier des Escanaux de Bagnols-sur-Cèze ce jeudi soir. Reste à savoir pour combien de temps.
« Des scènes de guérilla urbaine.»
Ces événements survenus sur la commune de Bagnols-sur-Cèze la nuit dernière démontrent pour le syndicat Alliance Police Nationale « une nouvelle fois la montée en puissance des violences urbaines sur le département du Gard. ».
N’hésitant pas à parler de « scènes de guérilla urbaine », ALLIANCE POLICE NATIONALE dénonce
un manque criant d'effectifs sur l'ensemble du département et plus particulièrement au sein de cette circonscription esseulée, qui peut avoir de graves et irréversibles conséquences sur les policiers intervenants et demande la mise en place rapide d'un audit sur les effectifs du département, et sur les moyens matériels.
En infériorité numérique, la vingtaine de policiers a usé de gaz lacrimogène et de flashball (LBD) pour contenir la bande de jeunes, mais n’a pu procéder à des interpellations.
Pour Sandy Iffartel, secrétaire départementale de l'autre syndicat SGP Gard :
Il faut nous envoyer des renforts car Bagnols est en train de mourir à petit feu ! Pour travailler en sécurité il nous faudrait 5 à 10 policiers de plus sur le secteur. Aujourd'hui, par voiture, il n'y a souvent plus qu'un titulaire et un adjoint de sécurité !
Pour l'heure, les véhicules incendiés et renversés ont été évacués, les lieux nettoyés par les services municipaux dans cette partie du quartier des Escanaux. Ce vendredi matin, la voirie endommagée sera refaite.