Les communes rurales sont les victimes colatérales de la réduction des déficits publics. Des maires du Gard ont récemment écrit à Emmanuel Macron pour dénoncer la baisse des dotations de l'Etat dans leur commune. Ils disent ne plus avoir les moyens d'assurer la bonne gestion de leur village.
Un agent municipal qui ne pourra pas être embauché à Domessargues, un bâtiment communal dont la rénovation doit être repoussée à Cendras ou la réfection de la voirie ajournée à Moulézan, par manque de moyens...
Les maires ruraux du Gard ne comptent plus les projets remisés au placard pour cause de désengagement de l'Etat.
Faire mieux avec moins... une équation délicate depuis 2015 !
D'abord gelée en 2010, l'enveloppe que verse chaque année l'Etat aux communes, a été fortement réduite à partir de 2015.
Le maire de Domessargues, village de 700 habitants, liste les dotations qui ont fondu de presque 50% sur la période.
Derrière les chiffres, il y a des conséquences concrètes, ici c'est à l'atelier municipal qu'elles vont se faire sentir. Un jeune en contrat d'avenir qui devait être titularisé ne le sera pas, la mairie va même s'en séparer.
A Cendras, c'est l'ancien local du club de pétanque promis à une nouvelle association qui va faire les frais de la coupe budgétaire.
Dans cette commune de 1.900 habitants avec 40% de logements sociaux, la réduction des déficits publics se traduit par une perte de 70.000 euros par an. Un coup dur pour le village qui fait tout pour rester attractif.
Bientôt la mort des communes ?
Déshabiller les communes pour accroître les moyens des collectivités plus importantes comme les métropoles ou les agglomérations, c'est la logique des gouvernements depuis 10 ans. Elle est parfois mal perçue par les maires comme ceux de certains villages de Leins-Gardonnenque qui ont rejoint l'Agglo de Nîmes en 2017.
Cette perte d'autonomie financière peut être compensée au coup par coup, si l'Agglo le juge bon.... Un changement culturel pour certains élus.
Désormais, c'est la logique de projet qui prévaut contre la volonté de rester maître de ses choix...
Ces coupes représentent 14 milliards au plan national et des dizaines de milliers d'euros pour les petites municipalités.
