Un an après la mort du pilote de bombardier à eau lors d'incendies à répétition, la commune de Générac dans le Gard n'a pas pansé toutes ses plaies. La mort du pilote et les ravages causés par les feux sont encore vifs. Mais le village se tourne vers l'avenir.
Le Générac d'aujourd' hui n'est plus le même que le Générac de l'an dernier à la même période.
Les habitants de Générac dans le Gard n'ont toujours pas oublié le tragique accident qui a coûté la vie à Franck Chesneau, ce pilote de tracker venu éteindre les incendies qui ravagaient la commune l'été dernier. Un terrible accident. Un avion bombardier d'eau de la Sécurité civile s'est écrasé alors qu'il était mobilisé sur un feu de forêt. Selon différents témoins de l'époque, l'avion est sorti de la zone des fumées de l'incendie en amorçant un virage. Quelques secondes plus tard, il a heurté le sol.
L'appareil é un bombardier d'eau Tracker de type T22 de la sécurité civile de Nîmes-Garons, le plus petit modèle des appareils permettant de lutter contre les incendies, d'une capacité de 3 600 litres.
Y a-t-il eu un problème mécanique ou une erreur humaine ? "L'hypothèse est que le pilote a été victime d'une perte de repères, " expliquait au moment des faits une source proche de l’enquête "Le pilote, qui était en phase descendante, est entré dans une colonne de fumée très épaisse et a percuté la cime des arbres", a-t-elle ajouté. "C'est un problème d'estimation du pilote qui est entré dans un nuage très sombre et a perdu ses repères".
Mémoires Vives
L’homme qui a perdu la vie en mission était âgé de 49 ans. Il s’apellait Franck Chesneau, était marié et père de deux enfants, un garçon et une fille. Le pilote, largement expérimenté, serait décédé sur le coup quand son avion s’est disloqué au sol. Depuis, la place du village porte son nom.
Dans le village de 4 000 habitants, la mémoire est vive. " Les canadairs passaient au-dessus de nous . Vraiment très près. J'avais peur qu'ils entrent dans mon salon ! Lorsque nous avons appris la mort du pilote, cela nous a beaucoup touché ," témoigne cette habitante sur le marché de Générac ce matin.
Hommages
Le pilote a eu droit à des hommages, de la part de ses collègues sapeurs-pompiers, comme du plus haut niveau de l'Etat. Franck Chesneau a été fait Chevalier de la Légion d'honneur par Chritophe Castaner, ministre de l'Intérieur, sur demande du Président de la Républqiue et cité à l’ordre de la nation par Jacques Witkowski, directeur général de la Sécurité civile et nouveau préfet de l'Hérault.Préparer l'avenir
La commune de Générac avait fait face pendant une semaine à une série d'incendies de grande ampleur. Au total, les feux auront dévoré 800 hectares de garrigues et de bois. " Les stigmates sont au niveau de l'amputation de nos bois," soupire le maire Frédéric Touzellier. Un an après, la commune prépare l'avenir. Elle a construit une nouvelle voie d'accès pour les pompiers et entreprend une opération de reboisement." Aujourd'hui tout est déboisé, nettoyé...on va pouvoir réapprendre à vivre de cette manière-là. Et s'occuper de reboiser," poursuit le maire.Les communes de Vauvert (115 hectares) et Montignargues (11 hectares) ont également été touchées. Mais le gros des effectifs étaient déployés à Générac, avec 410 pompiers, 140 véhicules terrestres et 4 Canadairs.