Dans le Gard, une association de harkis a découvert que 36 personnes, dont des enfants, avaient été enterrées sans sépulture entre 1962 et 1963 vers le camp de Saint-Maurice-l'Ardoise. Des faits constatés par huissier de justice. En cette journée d'hommage aux harkis, le temps est à la mémoire.
A quelques centaines de mètres de l'ancien camp de harkis de Saint-Maurice-l'Ardoise, devenu ensuite camp militaire, des vignes cachent un lourd passé… Nous sommes sur la commune de Saint-Laurent-des-Arbres, dans le Gard rhodanien, à l'ouest de Roquemaure.
Dans les années 60, des harkis, en majorité des enfants, y ont été enterrés par l'armée, sans sépulture décente. Le camp de transit et de reclassement a fonctionné jusqu'en 1976.
Comme le petit Saïd, mort le 10 mars 1963 dans le camp gardois. Des décennies plus tard, son frère, Rachid, prend connaissance de cette histoire.
Personne dans ma famille n'en a parlé, même ma mère. Mes jeunes frères ne savaient rien. J'entame des recherches pour savoir où mon frère a été exactement enterré.
Ici, au moins 12 autres harkis sont enterrés. Et le bilan s'alourdit du côté du château de Lascours. Des témoignages d'époque parlent d'au moins 27 autres personnes inhumées, dont des nourrissons.
Depuis presque 1 an, Hacène Arfi, président de la Coordination Harka, récolte archives et témoignages sur la communauté. Aujourd'hui, il a décidé d'écrire au président de la République.
C'est inadmissible ce qui s'est passé ici. Il faut réhabiliter très vite, que les familles puissent se recueillir devant leurs défunts.
D'autant qu'à force de documents, Hacène Arfi craint de trouver bien d'autres cas dans le Gard.