Gard : les visiteurs redécouvrent la montagne de sel du salin d'Aigues-Mortes, fermé depuis 8 mois

Après des mois de confinement, le salin est de nouveau ouvert au public depuis le 5 mai à Aigues-Mortes. Des visites en plein-air dans un premier temps. Avant le redémarrage du petit train et du musée du sel le 19 mai prochain. Pour faire connaître une activité ancestrale en Camargue.

C'est la première fois que des visiteurs escaladent la colline de sel depuis 8 mois. Le salin d'Aigues-Mortes a rouvert ses étangs roses au public le week-end dernier. L'occasion d'un grand bol d'air iodé pour apprécier le début du déconfinement. Dans un site unique dans le Gard : le salin d'Aigues-Mortes existe depuis l'Antiquité et la production de sel de Camargue reste un atout économique important du département. Sans compter les touristes et autres flamants roses qui sont de plus en plus nombreux à y faire escale chaque année.

Etangs roses et colline blanche

Une balade au pied des remparts d'Aigues-Mortes jusqu'à cette montagne blanche au-dessus des étangs. On l'appelle la camelle. Entièrement constituée de sel. Ils ont été nombreux à fouler le sol blanc, le week-end dernier après la réouverture du salin d'Aigues-Mortes. Avec des envies irrésistibles d'horizons.


"Ça fait du bien de voir loin. Sortir du canapé, du salon, des livres scolaires! " s'exclame une des visiteuses tout sourire.

Ça fait du bien de retrouver des gens, du monde, puis d'enlever le masque, d'être à l'air. C'est super! 

Touriste aux Salins d'Aigues-Mortes

Finie la règle des 10 km. Du coup, une joyeuse bande de Marseillais retrouve ses amis d'Aix-en-Provence et de Béziers après de longues semaines d'échanges limités aux réseaux sociaux.

"On a vu qu'Aigues-Mortes était le site qui nous permettait de nous rencontrer à mi-distance, alors on en a profité! " explique un des Marseillais, allongé sur la colline de sel.

Ambiance nature et mines réjouies avec le reportage de Pauline Sauthier et Pascale Barbès pour France 3 Pays gardois.

Visite payante pour piétons et cyclistes

Le salin d'Aigues-Mortes est un domaine privé et payant pour les visiteurs. Et c'est à pied que l'addition sera la moins "salée". Une balade avec un plan mais sans guide à la découverte du sel de Camargue et à la rencontre des flamants roses avant de grimper sur la camelle. Le prix est de 8,80 euros pour les adultes à partir de 14 ans. Comptez 6,70 euros pour les enfants de 8 à 13 ans. Et un forfait de 28 euros pour une famille avec 2 enfants.

En vélo, c'est plus cher : 18 euros par adulte et 15 euros par enfant pour la "petite" balade fléchée de 12 km. Et 26 euros pour le grand circuit de 30 km. Dans les deux cas, vous devez apporter votre vélo.

D'autres formules, avec location de vélo ou visites guidées seront mises en place prochainement. Quant au petit train, qui reprendra du service en même temps que tous les bars et restaurants, le 19 mai, il propose des tours d'une 1/2 heure pour 11 euros ( 8,50 euros pour les enfants).

Le sel, une récolte précieuse au fil du temps

Le sel a toujours été un bien précieux. A tel point qu'il devient au Moyen-âge l'objet d'un impôt particulier, la gabelle. Au salin d'Aigues-Mortes, il est exploité dès l'Antiquité, quand un ingénieur du nom de Peccius est chargé d’organiser la production du sel de mer à Aigues-Mortes pour couvrir les besoins alimentaires de la nouvelle province de l’Empire.

A la fin du XVIIe siècle, 17 petits salins étaient exploités dans l’enclos de Peccais. Ils appartenaient à divers propriétaires qui, après les graves inondations de 1842, se sont associés à un négociant montpelliérain pour fonder en 1856 la compagnie des Salins du Midi.

une histoire retracée par le musée du sel qui rouvre ses portes le 19 mai prochain. En attendant, jetez un coup d'oeil sur le blog BulledeManou très documenté qui l'a visité.

Le sel de la vie

Aujourd'hui, quelque 240 000 tonnes de sels sont récoltées chaque année au Salin d'Aigues-Mortes. Et les Salins du Midi possèdent aussi, de l'autre côté du Rhône, l'autre site camarguais des Salins de Guiraud. Un enjeu économique considérable qui a engendré quelques batailles juridiques pour préserver l'appellation "sel de Camargue".

Que ce soit pour le "nectar" des salins, à savoir la fleur de sel, ou pour la production de sel alimentaire et de sel "routier", trois sites d'Occitanie, Aigues-Mortes, Gruissan et La Palme produisent du sel. Et Aigues-Mortes assure les 9/10èmes de la production.

Aigues-Mortes : la nurserie des flamants roses du littoral français

Auparavant, ils privilégiaient les étangs des Bouches-du-Rhône. Mais depuis quelques années, les flamants roses délaissent l'étang du Fangassier car son niveau d'eau a baissé et les îlots protecteurs qu'il offrait aux nichées se sont raréfiés.

Du coup, le salin d'Aigues-Mortes est devenu le grand lieu de rassemblement des échassiers flamboyants dans le sud de la France. Ils s'y retrouvent chaque printemps et y élèvent leur couvée.

L'an dernier, le nombre de flamants roses rassemblés à Aigues-Mortes a triplé : de 15 000 les dernières années, plus de 40 000 oiseaux ont été comptés au printemps 2020. D'où de nombreuses couvées et des jeunes flamants pas encore roses qui ont été bagués pendant l'été pour en savoir plus sur leurs déplacements futurs.

Mais le salin d'Aigues-Mortes attire aussi d'autres oiseaux : 200 espèces y ont été décomptées, dont 157 espèces protégées. Des oiseaux du littoral et des migrateurs qui font l'objet d'une protection particulièrement vigilante en accord avec l'Europe sur l'ensemble des zones des étangs du Gard aux Pyrénées-Orientales en passant par l'Hérault et l'Aude.

Lors de votre balade au bord des étangs roses, ouvrez l'oeil. La nature, particulièrement préservée par ces deux printemps confinés, pourrait bien vous éblouir autant que les dunes blanches de sel.

 

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