L'étang de la Capelle, à l'est d'Uzès dans le Gard, est la deuxième zone humide du département. Ce site Natura 2000 vient d'être aménagé pour permettre au public d'admirer ses trésors naturels. Grâce à un nouveau ponton en bois, on peut s'aventurer sur ce plan d'eau éphémère.
L'œil rivé à ses jumelles, François Paul, le "garde-pêche" des villages réunis de La Capelle-et-Masmolène, se réjouit du spectacle : grâce à la pluie tombée en abondance ces dernières semaines, l'étang est assez rempli pour attirer de nombreux oiseaux :
"Ce matin, on a vu la huppe fasciée, et là le busard des roseaux est arrivé" commente ce passionné, accoudé à une rambarde en bois.
Effectivement, en fin d'après-midi, le busard fait son show. Ce beau rapace brun s'en donne à coeur joie et virevolte au ras de la roselière, prêt à fondre sur ses proies. Sur l'eau, foulques et canard colvert caquettent, entrent et sortent des touffes des roseaux, qui leur offrent de précieuses cachettes pour nicher.
Ce spectacle aussi beau que paisible désormais, tous les habitants du secteur peuvent en profiter au-dessus de l'eau tout en gardant les pieds au sec. Depuis l'été dernier, un grand ponton en bois a été construit sur l'eau, il avance sur 100 mètres au coeur de l'étang et permet de découvrir le quotidien de la riche avifaune qui loge sur place.
Un projet financé en grande partie par l'Europe
Classé Natura 2000 pour la richesse de sa faune et de sa flore, l'étang de la Capelle est un plan d'eau éphémère qui ne se remplit que grâce à la pluie.
Fort de 60 hectares, le site est fréquenté par les habitants des communes alentours depuis des générations pour chasser, pêcher, faire de l'équitation, pique-niquer ou juste respirer. Les élus locaux ont décidé de l'aménager en installant en plus un observatoire et des panneaux pédagogiques
Le projet, porté par la communauté de communes du pays d'Uzès, a coûté près de 250 000 euros (32 000 € par le département du Gard, 12 800 € par la Région Occitanie, 101 500 € par le fonds européen LEADER).
"On a réussi à monter un beau projet supportable financièrement ! On démontre ici qu’on peut à la fois protéger l’environnement et la biodiversité tout en permettant à tous d’y accéder" explique Fabrice Verdier, le président de la communauté de communes du Pays d'Uzès.
A lui seul, le grand ponton en bois de 100 mètres de long a englouti la moitié du financement, mais pour le maire de La Capelle-et- Masmolène, le jeu en valait vraiment la chandelle :
"À travers cet aménagement les gens redécouvrent la beauté de cet espace, simplement, même si on n'est pas un spécialiste des oiseaux." souligne le nouveau maire du village juché sur la plateforme au bout du ponton. "Ici, on sent l’eau, on entend les espèces, on voit le vent sur la roselière, rien que ça, ça suffit..."
Avec la crise que l’on vit aujourd’hui, les gens ont besoin de reprendre contact avec la nature, avec quelque chose de vrai !
Achevés l'été dernier, ces divers aménagements attirent de plus en plus de monde.
Plus de 150 espèces d'oiseaux et d'innombrables amphibiens cohabitent au sein de ce petit morceau de Camargue, qiu semble perdu dans un océan de garrigue.