Gilbert Collard, ex-député du Gard, relaxé suite à la diffusion d'images violentes du groupe Etat islamique

Le tribunal de Nanterre a relaxé mardi Marine Le Pen et Gilbert Collard qui étaient poursuivis pour avoir diffusé en 2015 des photos d'exactions du groupe Etat islamique. Le tribunal explique notamment son jugement par le respect de la liberté d'expression des deux élus du Rassemblement national.

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La 14ème chambre correctionnelle a par ailleurs reconnu "une vocation informative" dans la diffusion de ces images, laquelle "s'inscrit dans une démarche de protestation politique". La diffusion "contribue au débat public" dès lors qu'elle ne "banalise pas" la violence.

La présidente du RN et l'eurodéputé Gilbert Collard étaient poursuivis pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur. Le parquet avait requis 5.000 euros d'amende contre Marine  Le Pen et Gilbert Collard.

Dans le viseur de l'accusation, des tweets publiés en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentats, revendiqués par le groupe EI, à Paris et en Seine-Saint-Denis.

Des photos d'actes de violences 

Dans une France traumatisée par les attentats, Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe jihadiste. Elle y avait ajouté les mots: "Daesh, c'est ça!", en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu'elle accusait d'avoir "comparé" le groupe EI et le Front national lors d'une émission.

Gilbert Collard, alors député du Gard, avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: "Bourdin compare le FN à Daesh: le poids des mots et le choc des bobos!".

Relaxe 

Ce mardi, le tribunal a considéré que la diffusion de ces images constituait une réponse "cohérente" de Marine Le Pen à "une attaque polémique". Par ailleurs, le tribunal a jugé que la diffusion ne revêtait "aucun caractère prosélyte dès lors que les images étaient accompagnées des commentaires" rédigés par les élus qui n'ont ainsi pas "banalisé" ou "présenté sous un jour favorable la violence".

Le tribunal a donc relaxé les deux prévenus, à la grande satisfaction de leurs avocats, présents au délibéré. "C'est une grande victoire pour le droit car était en jeu dans ce dossier la liberté d'expression, cette liberté d'expression a été reconnue comme totale pour un responsable politique de premier rang", a déclaré Rodolphe Bosselut, conseil de Marine Le Pen.

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