Un jeune homme a été pris pour un membre des forces militaires russes alors qu'il transportait du matériel pour une exposition sur la guerre 14-18 à Saint-Maximin, dans le Gard. Les participants à une course qui avait lieu à proximité ont appelé les gendarmes.
Alors qu'il transporte du matériel pour une exposition sur la Première guerre mondiale, dans la salle municipale de Saint-Maximin (Gard), Benoît, 22 ans est plaqué au mur et menotté par les gendarmes. Les militaires ont été appelés par les responsables de la course pédestre qui traversait le village ce samedi 11 novembre.
La situation décrite par les témoignages était celle d'un jeune courant avec une Kalachnikov, un drapeau russe sur les épaules.
Quentin Lefèvre, professeur d'Histoire-GéographiePrésident de l'association "La tranchée de Saint-Maximin"
Un insigne de quelques centimètres
Le professeur d'Histoire-Géographie qui organise depuis deux ans la reconstitution historique des deux conflits dans une vraie tranchée à proximité du village, n'a pas compris la méprise. D'autant que le jeune homme était en fait vêtu d'une veste militaire avec un camouflage moderne avec un petit insigne russe de 3 cm sur 5. "Un insigne qu'il avait oublié d'enlever et qu'il portait habituellement pour le tir d'air soft."
Il était tranquillement en train de faire des allers-retours entre la salle d'exposition et sa voiture à 30 mètres avec une réplique de Famas et les gens ont appelé pour dire qu'il portait une kalachnikov.
Quentin Lefèvre
Il aurait dû transporter l'arme factice dans une housse mais comme il était pressé, il ne l'a pas fait car avec l'association il devait remonter l'exposition le lendemain ailleurs", ajoute Henri Arqué, maire de Saint-Maximin, joint au téléphone par France 3 Occitanie.
Ne pas confondre un Famas et une Kalashnikov
"S'ils confondent un fusil Famas avec une Kalashikov, ils peuvent aussi confondre un drapeau russe avec le drapeau français", s'amuse le professeur d'histoire. Les gendarmes, vu le contexte de Vigipirate renforcé, ont cru qu'ils allaient intervenir sur du réel alors que c'était juste un jeune en train de ranger son matériel.
Publicité
"Cette histoire nous a fait une grosse pub. Le lendemain, nous avons eu plus de 300 visiteurs pour la reconstitution dans la tranchée." On avait des objets d'époque avec de jeunes figurants, entre 15 et 29 ans, tous passionnés d'histoire", ajoute Quentin Lefèvre.
Morale de l'histoire
L'association "La tranchée de Saint-Maximin" continuera ses voyages dans le temps en visitant les deux guerres mondiales, la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie. Ils repartiront dans la tranchée pour faire revivre la deuxième guerre le 8 mai prochain. Désormais, c'est la morale de (cette) histoire : ils n'oublieront plus de transporter leurs armes factices dans leurs housses.