Un important trafic de drogue a été démantelé à la cité Wagner à Nîmes. Six personnes sont écrouées. Les enquêteurs ont pisté les trafiquants sur une messagerie cryptée baptisée "Encrochat".
Un important réseau de trafiquants de drogue a été démantelé par la police et la gendarmerie. Les trafiquants alimentaient le célèbre point de deal de la galerie Wagner, dans le quartier sensible de Pissevin à Nîmes. Au total, six personnes ont été écrouées : quatre à Nîmes, qui tenaient le point de deal, et deux à Saint-Gilles, qui approvisionnaient le réseau. Les enquêteurs ont saisi près de 11 kilos de cocaïne, 650.000 euros en argent liquide, une douzaine d'armes dont deux Kalachnikov et trois pistolets mitrailleurs.
Pistés sur messagerie
Pendant de longs mois, les enquêteurs ont pisté les trafiquants sur une messagerie baptisée "Encrochat" et réputée inviolable. "Encrochat”, du nom d'une société hollandaise, promettait la confidentialité totale pour 1 500 euros le téléphone par semestre et 300 euros d’abonnement avec des clients recrutés par cooptation.
Entre janvier et juin 2020, le groupe “cyber” de la gendarmerie nationale du GIR de Lille, a pénétré le serveur basé à Roubaix. Durant plusieurs mois, les gendarmes ont ainsi récupéré des centaines d’informations. Parmi ces informations, certaines concernaient un trafic nîmois au sein de la galerie Wagner à Pissevin, lieu réputé pour être un point de deal important.
En juin 2020, il y a eu l'ouverture d'une information judiciaire pour permettre aux enquêteurs de procéder à des écoutes téléphoniques et des surveillances pour caractériser le trafic et identifier les personnes ayant repris le contrôle de la galerie Wagner.
Deux pistes
De son côté, la section de recherche de la gendarmerie a enquêté sur un St-Gillois qu’elle soupçonnait d’approvisionner la cité Wagner. Les renseignements fournis par " Encrochat " en juillet 2020 confirment les soupçons et apportent des preuves. La justice confie l’affaire à la fois aux gendarmes et aux policiers, les uns enquêtant sur le fournisseur de St-Gilles, les autres sur les revendeurs de Wagner.
L'exploitation des données d'Encrochat sont extrêmement intéressantes, outre les échanges sur les négociations d'achat de stupéfiants, les modalités de vente sur la galerie Wagner, les prix et les quantités, il y avait également des éléments de comptabilité, soit environ 20 000 euros par jour de chiffre d'affaires.
Six personnes écrouées
Au total, six personnes ont été écrouées : quatre à Nîmes, qui tenaient le point de deal, et deux à Saint-Gilles, qui approvisionnaient le réseau. Sur les 6 personnes mises en examen et incarcérées pour " trafic de drogue, détention et trafic d'armes , association de malfaiteurs et blanchiment " figure le chef du réseau déjà écroué dans un autre dossier. Le fournisseur de St-Gilles, 44 ans, a été arrêté en possession de 11 kilos d’héroïne -soit plus de 600 000 euros à la revente- et de 350 000 euros en espèce. Cinq voitures, dont l’une est équipée pour le transport de la drogue, ont aussi été saisies.