Le professeur des écoles de Caveirac, en garde à vue depuis lundi, à Nîmes, est soupçonné d'abus sexuels sur mineurs. Le parquet vient d'ouvrir une information judiciaire pour viols sur mineurs de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs. L'homme a été incarcéré, ce mardi soir.
Le procureur de la République de Nîmes tenait une conférence de presse à 17h.
Eric Maurel a précisé qu'il s'agissait d'une enquête pour "des abus sexuels sur mineurs". Et que le parquet avait requis la mise en détention provisoire de l'instituteur arrêté lundi à Nimes et placé en garde à vue depuis.
A l'issue du travail d'enquête, une information judiciaire a été ouverte pour viols sur mineurs de 15 ans et agressions sexuelles sur mineurs. L'instituteur a été mis en examen et placé en détention préventive.
L'homme a demandé au procureur de Nîmes, un débat différé. La décision est attendue sous 4 jours.
Au moins 6 victimes âgées de 4 ans... et probablement d'autres selon les enquêteurs
Au moins, 6 victimes, 3 garçons et 3 filles, âgées de 4 ans, ont été recensées. Toutes scolarisées à l'école maternelle de Caveirac mais le parquet parle d'autres agressions possibles à la vue de la carrière de l'enseignant.
L'homme de 58 ans nie les faits.
La perquisition à son domicile et l'exploitation de son matériel informatique haut de gamme n'auraient pour l'instant rien mis en évidence.
Le suspect présenté au juge
L'homme a enseigné durant 20 ans dans différentes écoles du Gard a confirmé le procureur de la République de Nîmes.
"Les qualifications retenues s'appuient sur les déclarations des enfants", a poursuivi le magistrat, sans donner de précisions sur les faits que le quinquagénaire est soupçonné d'avoir commis. "Nous considérons à ce stade que nous serions en présence d'au moins six victimes", toutes âgées de quatre ans, garçons et filles, a-t-il précisé, parlant pour le moment de deux plaintes formellement déposées.
Les faits reprochés à l'enseignant auraient été commis courant 2016, mais sachant que "ce sont des enfants de quatre ans, le repérage dans le temps est difficile", a-t-il ajouté. "L'interrogation que tout le monde a, c'est ce qui a pu se passer auparavant", a souligné le procureur de la République de Nîmes.
"Les mentions qui sont faites dans son dossier administratif justifient déjà de nouvelles investigations", même si "rien ne laisse entendre que les mutations (précédentes de l'instituteur) soient liées à un comportement inadapté", a aussi déclaré M. Maurel.
Retour sur les faits
L'instituteur, signalé en décembre dernier a d'abord été mis à pied, à cette période, puis suspendu en juin pour suspicion d'abus sexuels sur des enfants. Il est en garde à vue depuis lundi matin, à Nîmes.
Il a exercé à l'école maternelle de Caveirac, une commune de l'agglomération de l'ouest de Nîmes, jusqu'en décembre 2016.
L'affaire a débuté fin 2016 quand des parents se sont "inquiétés de la narration de certains +jeux+". Les enquêteurs ont pris le temps de "s'assurer de l'authenticité et de la cohérence des propos des enfants (...) qui s'exprimaient avec des mots d'enfants de quatre ans" et "ne racontaient pas des abus sexuels" mais "des +jeux+", a expliqué le procureur.
Ces enfants extrêmement jeunes ont été entendus selon une procédure spéciale, le protocole Mélanie, dans une salle dédiée et avec des enquêteurs spécialisés.
Les interrogatoires de ce type sont filmés.
Les viols et abus auraient eu lieu pendant des périodes où la classe était scindée en deux, à l'intérieur même des locaux de l'école.
L'instituteur a eu trois épouses successives et deux enfants. Son seul antécédent judiciaire relève de violences intra-familiales sur sa dernière épouse.