Les pompiers au secours d'une couleuvre ou d'un cheval : plongée dans le travail de l'unité spécialisée en intervention animalière

L'unité spécialisée en intervention animalière du Gard, basée à Saint-Gilles, comprend des sapeurs-pompiers formés spécialement au sauvetage d'animaux. Sollicités jusqu'à plusieurs fois par semaine, ils garantissent la sécurité des animaux, sauvages comme domestiques, au même titre que les personnes.

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Lundi 22 avril, les sapeurs-pompiers du Gard sont appelés pour une mission particulière : secourir une couleuvre de quelques semaines, réfugiée dans la climatisation d'une maison. Particulière, mais pas tant que ça : basée à Saint-Gilles, au sud de Nîmes, l'unité spécialisée en intervention animalière du Gard a l'habitude de porter secours aux animaux en tous genres.

130 interventions en 2023

En ajoutant la prise en charge des animaux dans le code de la sécurité intérieure, la loi Matras du 25 novembre 2021 a initié l'apparition en France d'unités spécialisées dans le secours des animaux. Mais dans le Gard, elle existait officieusement depuis un moment. "Dans les années 1980, quelqu'un de passionné des animaux avait déjà lancé la chose. On a en fait quarante ans d'expérience", salue le commandant Nicolas Baro, responsable de l'unité spécialisée du Gard.

En 2023, l'unité a décompté 130 interventions sur des animaux, en plus des opérations plus "classiques". La dernière en date donc, une jeune couleuvre relâchée dans la nature, après que les propriétaires de la climatisation ont prévenu les pompiers. Intervenus en équipe de trois, la procédure habituelle, les sapeurs-pompiers spécialisés ont "démonté la grille, puis sont parvenus à attraper la tête du serpent, raconte le commandant Baro. En tirant doucement, ils sont arrivés à le faire sortir."

Grâce à leurs quelques connaissances vétérinaires, les pompiers ont ensuite vérifié si l'animal se portait bien. Pour un serpent, ils regardent comment il s'enroule, ses yeux, comment sont ses écailles... La jeune couleuvre étant en bon état, elle a ensuite été relâchée dans la nature. Aux changements de saisons, il est en fait fréquent de retrouver des reptiles dans des endroits fermés, comme des moteurs de voiture, à la recherche de chaleur.

Des chevaux souvent en détresse

La région comptant de nombreux propriétaires de chevaux, il est aussi fréquent que l'unité spécialisée intervienne sur des équidés en détresse, souvent à cause des marécages. Dimanche 21 avril, un cheval était justement tombé dans une roubine (un canal entre un étang et la mer), des promeneurs ont alerté les pompiers qui sont venus secourir l'animal.

"Le cheval avait plus de vingt ans, on était typiquement dans le cas où si on ne le sort pas, il va s'épuiser et mourir en quelques heures", relate le commandant Baro. Toujours à trois, les pompiers ont pu lui passer des sangles sous le ventre et le sortir à la main de la roubine où il avait glissé, sans avoir besoin d'utiliser un moyen de levage. Fatigué par ses efforts, le cheval a ensuite dû se reposer quelques instants, avant de retourner sur sa pâture avec son propriétaire.

Ce sont des interventions qui changent, ça a un côté très agréable. On tient beaucoup à notre spécialité, on est une des unités qui sort le plus. Et on est tous plus ou moins des passionnés d'animaux.

Commandant Nicolas Baro, responsable de l'unité spécialisée en intervention animalière du Gard

France 3 Occitanie

Parfois, les pompiers doivent aussi intervenir pour secourir des animaux plus exotiques, qu'on ne pense pas retrouver dans la région. "On peut partir chercher des pythons ou des boas, relâchés dans la nature par des propriétaires qui n'en veulent plus", déplore le commandant. Lorsqu'ils parviennent à les retrouver, les sapeurs-pompiers confient les serpents à un expert avec qui ils collaborent. "Celui-ci peut mettre l'animal en quarantaine, le régulariser lorsqu'il vient du marché noir et n'a pas de puce, et le revendre ensuite."

Belzébuth, le python de la caserne

Un jour, l'unité spécialisée de Saint-Gilles a même adopté un python royal, secouru alors qu'il avait été relâché sans puce dans la nature. "On l'a récupéré en mauvais état, et on a décidé de le garder. On l'a appelé Belzébuth, car au début il était assez méchant", sourit le commandant Nicolas Baro.

L'animal sert maintenant à la formation des nouveaux sapeurs-pompiers spécialisés. "On le cache dans une pièce, et ils doivent le trouver et le prendre en charge sans lui faire mal", explique le responsable. Avec déjà une quarantaine de sapeurs-pompiers spécialisés, l'unité de Saint-Gilles accueille toujours plus de volontaires, avec plusieurs formations par an.

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