Le projet d'une ligne électrique à haute tension entre Fos-sur-Mer et Jonquière-Saint-Vincent, dans le Gard, inquiète toujours plus agriculteurs, habitants et élus locaux. Un nouveau tracé est à l'étude, mais les modifications proposées par les Gardois n'ont pas été retenues.
Nouvel épisode dans le dossier de la ligne Très haute Tension entre Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, et Jonquières-Saint-Vincent, dans le Gard, prévue à l'horizon 2028 : les élus gardois ont bien reçu le rapport avec le nouveau tracé de ligne soumis à concertation, mais il ne convient à personne.
Les viticulteurs et arboriculteurs locaux refusent de voir leur terroir "défiguré" par cette ligne de 400 000 volts avec des pylônes de 60 mètres de hauteur. "On a fait preuve de bonne foi en allant à la concertation, en travaillant le dossier de façon démocratique. On voit qu’on a été absolument pas entendus, c’est inacceptable !" s'exclame Romain Collard, viticulteur à Beaucaire.
Un "non" unanime
Depuis le début du projet, élus de tous bords, syndicats agricoles et associations refusent ce projet de ligne THT qui doit relier Fos-sur-Mer à Jonquières-Saint-Vincent et dont le but consiste à décarboner la zone industrielle du port.
Les opposants avancent pourtant une alternative : transférer les usines d’hydrogène très gourmandes en électricité vers une friche industrielle à Aramon. "Là, il y a un terrain possible. L’électricité existe déjà avec une ligne à haute tension et le Rhône qui apporte l’eau. Cela change toute la donne, mais RTE ne veut pas en parler" regrette Luc Perrin, de l'association Sauvegarde Terre d'Argence (ASTA).
Le dernier projet de tracé a déjà été transmis aux élus, mais aucune des modifications avancées par le Gard n'a été prise en compte.
J’espère encore. Tant que l'avis définitif de l’État n’est pas pris, j’espère qu’il peut y avoir une marche arrière et une étude approfondie des alternatives afin que notre territoire ne soit pas sacrifié.
Juan Martinez, Maire (PS) de Bellegarde et président "Beaucaire Terre d'Argence"
RTE, la société de réseau de transport d’électricité, ne s'exprimera pas avant la fin de la concertation, prévue le 27 septembre à Marseille.
Selon le gestionnaire, le tracé présenté dans le rapport n'est pas encore validé.
Écrit avec A.Rozga.