La retraite forcée des Tracker bombardiers d’eau de la Sécurité Civile, basée à Nîmes-Garons dans le Gard, avait été annoncée pour 2020. C’est chose faite : les sept appareils encore en service sont définitivement retirés de la flotte.
La première version datait de 1969. Modernisés en 1989, les Tracker pouvaient embarquer 3,2 tonnes d’eau ou de produit retardant, très utiles pour ralentir la propagation d’un feu. Ils pouvaient parcourir 1 600 km à 400 km/h. Mais, la sécurité des pilotes n’étant plus garantie, ces appareils facilement reconnaissables à leurs couleurs rouges et blanches ne voleront plus.
En septembre dernier, l’un d’entre eux avait été victime d’un affaissement du train d’atterrissage sur le pélicandrome de Béziers-Cap d’Agde dans l'Hérault, alors qu’il roulait à faible allure vers la zone de décollage. Toute la flotte avait alors été clouée au sol. Une inspection technique menée sur les autres appareils avait montré des défaillances et avait conclu à l’impossibilité d’effectuer la moindre réparation, compte tenu de l’âge de ce modèle dont le premier vol pour l’armée américaine remonte à 1952.
Encore sept Tracker à Nîmes
La base aérienne de la Sécurité Civile, installée à Nîmes-Garons depuis 2017, comptait encore sept Tracker dans sa flotte. Elle en avait perdu un le 2 août dernier dans un crash qui avait coûté la vie à son pilote alors qu’il luttait contre un important incendie sur la commune de Générac dans le Gard.
Ces avions seront en partie remplacés par des Dash, plus rapides et dont la capacité, trois fois supérieure à celle d’un Tracker, peut atteindre 10 tonnes d’eau ou de produit retardant. Quatre sont déjà opérationnels et quatre autres doivent être livrés d’ici à 2023. La base dispose également de 12 Canadair, capables d’embarquer en 12 secondes jusqu’à six tonnes d’eau, et de trois Beechcraft, chargés de missions de surveillance et d’investigation.
Après une saison estivale 2019 marquée dans le Gard par le plus important nombre d’hectares ravagés par les flammes depuis près de 30 ans, la Sécurité civile prépare son dispositif pour l’été prochain. Désormais privée de Tracker, il lui faudra probablement opter pour des locations d’avions afin de maintenir sa capacité d’intervention. Plusieurs pistes sont à l’étude.