Crash d’un bombardier d'eau à Générac : les Tracker sont-ils trop vétustes ?

L’avion qui s’est écrasé à Générac dans le Gard, vendredi 2 août, fait partie des modèles de bombardiers qui auraient dû être retirés du service en 2008, les Tracker. Mais leur utilisation a été prolongée jusqu’en 2020.
 

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Les Trackers sont-ils trop vieux pour voler ? Depuis la mort d’un pilote à Générac vendredi 2 août, qui s’est écrasé à bord de l’un de ces avions, la question refait surface. Refait, car elle est récurrente : en 2006, un rapport du Sénat jugeait ainsi nécessaire de renouveler la flotte de ces bombardiers d’eau, transportant trois tonnes de produits à larguer dans leurs cuves.

Mais leur utilisation a finalement été prolongée par l’Etat, jusqu’en 2020 avec un programme de révision technique de grande ampleur. Et ce même si un nouveau rapport en 2012 insiste sur le besoin de renouveler la flotte. La plupart des avions affichent une soixantaine d’années au compteur.

Pour Gérard Feldzer, spécialiste de l’aéronautique, il est temps de changer la flotte des trackers… à l’échelle européenne. "Il est vrai que plus l'avion est ancien, plus ça nécessite de maintenance, donc ça coûte encore plus cher. Il est temps aujourd’hui de se grouper pour faire un achat groupé, ça vaut le coup de construire un avion vraiment adapté."
  

"La Jeep du ciel"


A l’heure actuelle, rien n’indique que la vétusté de l’avion est à l’origine de l’accident. D’après les premiers éléments, celui-ci serait plutôt lié à une perte des repères du pilote, qui s’est dirigé dans une fumée trop épaisse.

A Générac, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a défendu les capacités des trackers à effectuer encore des missions : "Chaque tracker fait l'objet d’une attention toute particulière, entre 800.000 et 1 millions sont mobilisés pour leur entretien.", a-t-il assuré. "Ce sont les pilotes de tracker eux-mêmes qui le disent, c’est la Jeep du ciel, c’est un avion qui garantit la sécurité de ceux qui le pilotent, et c’est un avion qui permet de prendre des risques."
 
Un renouvellement de la flotte de la base Sécurité Civile de Nîmes-Garons a toutefois été lancé : voici quelques semaines, Christophe Castaner y baptisait un Dash 8. D'ici 2022, huit exemplaires de ce nouveau bombardier d'eau viendront remplacer les trackers vieillissants. Avec l’accident de vendredi, dans lequel le Tracker 22 a été totalement disloqué, la France ne possède plus que sept de ces avions.
 
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