Depuis le 21 septembre, à Nîmes, l'association "Droit au Logement" a réquisitionné deux bâtiments appartenant à la SNCF pour loger une cinquantaine de personnes sans papiers. Une rencontre a eu lieu jeudi soir à la préfecture du Gard.
Najia, son mari et ses cinq enfants vivent depuis un mois à Nîmes, dans un appartement d'un ancien bâtiment de la SNCF, réquisitionné fin septembre par l'association Droit au Logement du Gard (DAL).
Avant, la famille logeait à l'hôtel, grâce à la mobilisation des associations locales. Sans ces dernières, ce couple de Marocains et leurs enfants seraient à la rue.
On a galèré mais je préfère galèrer ici, en France, plutôt qu'au Maroc ! s'exclame cette jeune maman.
En situation irrégulière depuis leur arrivée en France en 2016, Najia et son mari ont vu leur demande de régularisation être refusée à deux reprises par la préfecture du Gard.
Mon mari travaille, il est en CDI avec fiche de paye, on l'a déclaré aux impôts. En plus, nos quatre enfants sont scolarisés, ils travaillent très bien. Le dernier a deux ans et il est très malade...
Pas de logement social sans titre de séjour
Comme pour dix autres familles en situation irrégulière, le DAL multiplie les démarches auprès des autorités pour qu'elles puissent vivre dans un logement digne.
Le pouvoir du préfet
Mais pour obtenir un logement social, la loi est sans ambiguïté : il faut être en règle. C'est donc ce sésame que les membres de l'association gardoise ont réclamé au préfet pour 8 des 11 familles.
On demande à ce qu'on puisse prendre en compte humainement la situation de ces familles et qu'on puisse la résoudre très simplement et cela, le préfet en a le pouvoir. Il a le pouvoir discrétionnaire, du jour au lendemain, si il le veut, ces familles sont logées, ces familles auront un titre de séjour, explique Yves Carel, administrateur du DAL 30.
Pas d'expulsion en vue
Jeudi soir, les membres du DAL ont évoqué la situation de 8 familles lors d'une réunion en préfecture devant des représentants des autorités.La réunion s'est passé de manière sereine. Personne n'a parlé d'expulser ces familles pour le moment, ni la préfecture, ni la SNCF (qui possède les deux bâtiments où elles sont logées en ce moment) explique Yves Carel.
Jointe ce vendredi par téléphone, la préfecture du Gard a juste fait savoir qu'elle allait " procéder à un nouvel examen attentif" de ces dossiers, sans fixer de date pour une éventuelle décision.