Les familles de 3 pensionnaires du centre de gérontologie Serre-Cavalier de Nîmes, décédés du Covid-19, viennent d'être reçues par l'Ordre des médecins du Gard. Elles cherchent à comprendre comment 37 résidents de cette maison de retraite ont pu mourir seuls, sans que les proches soient informés.
C'est un début pour ces familles de victimes du Covid-19. Avec leur avocat, elles ont été reçues par les représentants de l'Ordre des médecins du Gard, pour une conciliation. Toutes avaient un père, une mère ou un frère au centre de gérontologie Serre-Cavalier à Nîmes.
Cet établissement de santé qui dépend du CHU est le plus grand pôle gérontologique du Gard. Il héberge environ 510 personnes entre une maison de retraite et un centre de long séjour, dans plusieurs bâtiments.
Un complexe au nombre préoccupant de décès pendant le confinement : 37 patients et résidents y sont morts.
Des familles endeuillées qui cherchent des réponses
Cette rencontre fut un temps de parole où les familles des victimes ont été confrontées à la cheffe de service du centre de gérontologie. Un moment d'explications. Si aucune conciliation n'a été trouvée, c'est une première étape dans leur chemin pour un peu de reconnaissance. Car leurs proches sont décédés isolés et pour beaucoup ils n'ont pas pu leur dire adieu, les voir avant leur mort ou encore les enterrer sereinement.Si aujourd'hui, ces familles engagent des procédures, c'est qu'elles estiment qu'il y a eu un manque de communication avec les médecins et un défaut de transparence concernant les causes et les circonstances des décès.Bernard a eu l'impression d'avoir été écouté et entendu par les médecins de l'Ordre, ce qui n'est pas le cas de Véronique. Elle aussi a perdu son père à Serre Cavalier, sans qu'on la prévienne de la situation.On savait qu'il avait été testé et on nous a donné le résultat du test très peu de jours avant sa mort. Il n'y avait plus de visio à ce moment là et quand on téléphonait, on nous disait que tout allait bien, qu'il était très bien. Il est mort 2 jours après.
J'espère qu'un jour, les médecins se rendent compte qu'il n'y a pas que la médecine, mais qu'il y a aussi l'humain. Là, j'ai eu le sentiment, une fois de plus, que cela ne comptait pas.
Des plaintes pour soulager la peine
Tous les plaignants ont refusé la conciliation. Selon l'avocat, cette étape n'était pas la plus importante, l'Ordre des médecins n'étant qu'une instance disciplinaire. Le référé déposé au tribunal administratif, lui, aura davantage de répercussion.Une autre plainte a en effet été déposée au tribunal de Nîmes, cette fois, pour homicide involontaire.Ce qui sera déterminant, ce sera l'expertise médicale. Là, nous aurons les éléments pour voir si nos plaintes ont des chances d'aboutir.